Où (en) sont les femmes ?

Revue de presse par Michel Pourcelot

Article publié dans l’action Dossier Égalité professionnelle

La « Journée internationale des droits de la femme », dénomination de l’ONU, depuis 1977, organisée le 8 mars 2015, a donné une nouvelle fois l’occasion d’un bilan annuel. Les médias se sont, comme chaque année, interrogés : où en sont les femmes ? La réalité de la parité est encore loin. Exemples.

La Dépêche
« Au Cambodge, 45 % des femmes sont illettrées contre 19 % des hommes. Au Sénégal, l’avortement est interdit. Au Nigéria, les femmes sont la cible de Boko Haram, 223 lycéennes ont été enlevées le 14 avril 2014. En Arabie Saoudite, les petites filles n’ont pas le droit de faire du sport à l’école. En Iran, les femmes doivent demander la permission de leur mari pour travailler ». La situation est loin d’être paradisiaque. D’autant que « la liste des chiffres de l’inégalité homme femme à l’échelle de la planète mais aussi en France est loin d’être exhaustive. »

Le Télégramme
« Comme le montre une étude de l’Insee publiée à l’occasion de la Journée des femmes, l’égalité professionnelle entre les deux sexes n’est pas encore une réalité. Même en Bretagne, une région où, pourtant, les filles sont plus diplômées que les garçons. Des progrès ont, certes, été accomplis, grâce à la loi, mais il reste du travail ». Enfin, façon de parler.

Ouest-France
« Rien ne change sur le front des inégalités hommes-femmes dans l’entreprise ? » Pour Sabrina Tanquerel, enseignante chercheuse en gestion des ressources humaines à l’École de management de Normandie, « cela évolue. Certains codes masculins, qui règnent aujourd’hui encore, sont effectivement très excluants, même pour les pères. De plus en plus d’hommes managers revendiquent leur droit de père au travail et luttent notamment contre le "présentéisme" en entreprise. Mais ils se heurtent à l’incompréhension de leurs supérieurs et de leurs collègues. Le poids des normes organisationnelles est lourd de vieux stéréotypes. »

Le Journal des femmes
Stéréotypes et parité affichés peuvent aussi conduire à des économies : « Le congé parental de trois ans va être limité à 18 mois pour les mères, au profit des pères. Sous couvert de la parité, le gouvernement espère faire des économies. En escomptant sur le fait que les hommes ne feront pas valoir ce nouveau droit. Dans 97 % des cas, seule la mère profite de son congé parental. Les pères s’avèrent aussi peu enclins à réclamer l’allocation versée par la CAF selon une enquête de 2013 menée par Le Parisien. Ce qui assurerait au gouvernement une économie de 300 à 400 millions d’euros ».

L’Humanité
La maternité ne fait guère régner l’harmonie dans l’Union européenne : depuis 7 ans les gouvernements n’arrivent pas à s’accorder sur un congé de maternité d’au moins 18 semaines : « Pour marquer la Journée internationale de la femme, la CES souligne la nécessité pour l’Europe d’aligner les droits en matière de congé de maternité sur les normes internationales et insiste pour que les gouvernements européens parviennent à un accord sur une proposition qui est bloquée depuis 2008. "Le fait que les gouvernements européens bloquent une amélioration du congé de maternité depuis 2008 est un véritable scandale !", s’indigne Bernadette Ségol, Secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats (CES) ».

L’Obs
Pourtant souligne Rohini Anand, vice-présidente senior de Sodexo, « des gains économiques considérables seraient obtenus si les femmes pouvaient simplement développer leurs potentialités sur le marché du travail. L’Organisation internationale du travail mentionne que le travail des femmes pourrait être le principal facteur du recul de la pauvreté dans les pays en développement. »

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

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