Panzani : Force Ouvrière ne signe pas l’accord sur les salaires

InFO militante par Clarisse Josselin, L’inFO militante

© Ian HANNING/REA

Les NAO sur les salaires menées avec la nouvelle direction ont tourné court chez Panzani, le 3 mars. Estimant les propositions patronales insuffisantes par rapport aux bons résultats de l’entreprise, les trois syndicats, dont FO, ont refusé de signer l’accord.

FO ne signera pas cet accord qui ne correspond pas aux attentes des salariés compte tenu des résultats économiques de l’entreprise, a prévenu le syndicat dans un tract à l’issue des négociations annuelles obligatoires (NAO) sur les salaires menées chez Panzani, le 3 mars. Les ultimes propositions de la direction portaient sur une hausse générale de 2,8% versée en trois fois : +2% en mars, +0,5% en septembre et + 0,3% en novembre. S’y ajoute la légère augmentation de diverses primes.

Les syndicats, dont FO, revendiquaient une hausse générale de 5%, afin notamment de reconnaître l’investissement des salariés durant la crise sanitaire. Certains salariés sont revenus travailler sur des jours de repos ou n’ont pas pris leurs RTT, rappelle Florent Picano, DSC FO chez Panzani. Nous attendions a minima une hausse de 3,2 % pour compenser l’inflation, d’autant que les résultats opérationnels de l’entreprise ont atteint 30 millions d’euros en 2021.

Guillaume Tramcourt, secrétaire fédéral à la FGTA-FO, souligne par ailleurs que les 2,8 % proposés par la direction sont inférieurs à l’accord de branche, actant une augmentation générale de 3 %.

Un rachat de type LBO

C’étaient les premières NAO menées avec la nouvelle direction de Panzani. Le groupe espagnol Ebro Foods a en effet vendu la marque de pâtes au fonds d’investissement luxembourgeois CVC fin 2021, pour 550 millions d’euros. À la suite de cette vente, les salariés vont percevoir cette année un intéressement record au titre de 2021. Mais c’est le fruit de la vente, pas de notre travail, et il se pourrait qu’à long terme nous ne percevions plus rien, s’inquiète Florent Picano.

Car la transaction s’est faite selon un modèle financier de type LBO (Leveraged Buy-Out), dans lequel l’entreprise rachetée doit rembourser la dette de son acquéreur. Chaque année, Panzani va devoir rembourser 14 millions d’euros de dette, poursuit le militant. Il est d’autant plus inquiet que depuis septembre les tarifs du blé s’envolent, et désormais ceux des transports également, et que la fixation des prix conduit déjà à une guerre avec les distributeurs.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération