Paradis fiscaux : le Luxembourg, décidément un grand terrain de jeu pour les riches

Revue de presse par Christophe Chiclet, L’inFO militante

Pas besoin d’aller aux Caraïbes ou dans les micro-États du Pacifique, c’est au cœur de l’Union européenne, dans un pays minuscule, que l’on peut trouver l’un des plus grands paradis fiscaux. Une enquête journalistique de grande envergure intitulée OpenLux révèle l’attractivité d’ampleur de ce territoire pour les grandes fortunes mondiales et autres sociétés florissantes qui choisissent d’y rattacher leurs avoirs colossaux afin d’échapper à l’impôt, plus conséquent, dû dans les pays où elles résident réellement et/ou exercent leurs activités, la France par exemple. Aperçu dans la presse.

Le Monde
C’est le quotidien du soir, avec une vaste équipe de journalistes de différents médias, qui vient de ressortir ce scandale fiscal à grande échelle : Multinationales, milliardaires, artistes, sportifs, criminels : l’enquête du Monde révèle pour la première fois de manière exhaustive ce que dissimule le centre financier du Grand-Duché. C’est un secret bien gardé, un mystère persistant, une question en suspens depuis des années : que cache le centre financier du Luxembourg ? Que trouverait-on si l’on ouvrait le coffre-fort de ce tout petit État situé au cœur de l’Union européenne, placé par de nombreux chercheurs dans le top 5 mondial des paradis fiscaux ? L’enquête OpenLux, conduite par Le Monde avec seize médias partenaires pendant plus d’un an, apporte des réponses : 55 000 sociétés offshore gèrent des actifs dont la valeur atteint au moins 6 500 milliards d’euros.

AFP
L’Agence de presse de précise : Le Luxembourg était de nouveau épinglé lundi [8 février] pour des pratiques fiscales permettant à des fortunes du monde entier d’échapper à l’impôt dans une enquête publiée par plusieurs journaux européens sept ans après les révélations de LuxLeaks. Qui sont ces fraudeurs : Ces sociétés fantômes sans bureau ni salarié ont été créées par des milliardaires, des multinationales, des sportifs, des artistes, des responsables de haut rang et même des familles royales, affirme Le Monde. Sur un territoire de 2 586 Km2, Tiger Woods et la famille Hermès côtoient Shakira et le prince héritier d’Arabie saoudite. Des centaines de multinationales (LVMH, Kering, KFC, Amazon…) y ont ouvert des filiales financières. Les salariés de tels groupes, à qui l’employeur refuse une augmentation de salaire ou menace l’emploi, au nom de la profitabilité, apprécieront…

Libération
Plus précisément : Parmi les 157 nationalités représentées dans ce massif répertoire de bénéficiaires, les Français ne passent pas inaperçus. Ils sont même en tête de liste, avec un total de plus de 17 000 sociétés. On y retrouve notamment 35 des 50 familles françaises les plus riches, notamment Bernard Arnault, les Guerrand-Hermès ou les Mulliez. Quelques fleurons de l’économie française, également, comme Yves Rocher, Hermès, JC Decaux ou Decathlon y sont inscrits. Même quelques pépites du patrimoine immobilier tricolore y figurent : un château francilien, par exemple, détenu par un prince saoudien, le fameux vignoble varois de l’ancien couple Angelina Jolie-Brad Pitt ou encore de nombreuses villas de la Côte d’Azur et appartements parisiens.

La Tribune
Une enquête compliquée : Cette fois, l’opération d’investigation OpenLux profite d’une directive votée par l’Union européenne en 2018 qui a exigé la création de registres publics des propriétaires réels des sociétés dans tous les États membres. C’est tout le nouveau registre des bénéficiaires, effectifs, des entreprises immatriculées au Grand-Duché qui sert de base à la nouvelle enquête. Mais selon OpenLux, un tiers environ des comptes des sociétés n’ont pu être récupérés, le plus souvent parce qu’ils n’avaient pas été publiés, et seulement la moitié des bénéficiaires des sociétés ont pu être identifiés.

 

Christophe Chiclet Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération