Particules fines : 91% de la population mondiale en respire trop

Le chiffre de la semaine par Michel Pourcelot

Neuf personnes sur dix dans le monde, 91% exactement, respirent quotidiennement un air trop chargé en particules fines (PM10 et PM2,5), selon des chiffres de l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé, publiés ce mois de mai. Celle-ci évalue à 7 millions le nombre de personnes qui en sont mortes en 2017, contre 6,5 en 2016. C’est plus que le bilan des victimes cumulées du sida, de la tuberculose, du diabète et des accidents de la route. Ces 7 millions de morts sont attribuées à la fois à la pollution de l’air extérieur et intérieur. Selon l’OMS, à l’extérieur, elle provient en grande partie de la combustion du charbon et du bois pour l’électricité et le chauffage, ainsi que de la transformation d’énergie par l’industrie, du transport ou encore des pratiques agricoles. À l’intérieur l’origine en serait notablement l’utilisation de combustibles et de technologies polluantes pour les fourneaux, les foyers ouverts ou les lampes.

L’air de la montagne...

En France, le fardeau de la pollution de l’air se situe au troisième rang, derrière celui du tabac (78 000 morts) et de l’alcool (49 000 morts), a alerté un responsable de Santé Publique France. En 2016, une étude de cet organisme a en effet chiffré à 48 000 le nombre de morts chaque année en France dues à la pollution de l’air par les particules fines, soit 9 % de la mortalité en France continentale. Une pollution liée aux activités humaines (transports, industrie, chauffage avec des énergies fossiles...) qui ne frappe pas que dans les villes : au pied du Mont Blanc, plus de 500 habitants de la vallée de l’Arve ont, ces derniers mois, porté plainte contre X pour mise en danger d’autrui. En effet, des particules fines PM2,5 (de diamètre inférieur à 2,5 µm) seraient à elles seules à l’origine de 8 % de la mortalité annuelle de la vallée, soit 85 morts, selon une étude de Santé publique France, en septembre 2017. Pour elle, une simple baisse de 30 % des concentrations annuelles de PM2,5 pourrait la diminuer de moitié.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante