Pascal Corbex, secrétaire général de la FNAS-FO : « L’amélioration des conditions de travail et l’augmentation des salaires restent nos priorités absolues »

Congrès de la FNAS-FO par Françoise Lambert

Pascal Corbex, réélu hier au poste de secrétaire général de la Fédération nationale de l’action sociale FO (FNAS-FO), lors du XVIIe congrès de la fédération qui se tient près d’Angers jusqu’au 14 octobre, répond aux questions de FO Hebdo.

FO Hebdo : Tu viens d’être réélu hier au poste de secrétaire général de la Fédération nationale de l’action sociale FO, dont le congrès se tient du 11 au 14 octobre 2016 à La Pommeraye, près d’Angers. Quelles sont les principales préoccupations des salariés représentés par la fédération ?

Pascal Corbex : Les salariés des secteurs sanitaire, social et médico-social à but non lucratif subissent les conséquences du désengagement des financeurs, ils sont notamment soumis à une flexibilité de plus en plus importante. Nous assistons dans le même temps à l’envolée des contrats précaires. S’y ajoute le blocage des salaires qui s’inscrit dans la durée, au nom de l’idée que nous devrions tous être « heureux » d’avoir un emploi, y compris précaire, même si le prix en est de rejoindre la cohorte des salariés pauvres.
Plus généralement, les salariés de l’action sociale restent, avec l’ensemble des autres salariés, mobilisés contre la loi Travail et ils demandent son abrogation.


FO Hebdo : La Fédération des services publics et de santé FO a appelé avec la CGT et SUD les personnels de la fonction publique hospitalière à une journée de grève nationale et de manifestations le 8 novembre. Les salariés de l’Action sociale seront-ils de la partie ?

Pascal Corbex : Absolument, car nous sommes dans la même tourmente. Nous aussi combattons l’austérité dont la loi Santé, les projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale sont les bras armés. Nous demandons des moyens financiers et humains à la hauteur des besoins. Nous défendons le maintien et la création d’emplois pour une meilleure prise en charge des personnes les plus fragiles de notre société. Et nous refusons la mise en concurrence avec le secteur marchand, qui fait régresser à la fois les droits des salariés et ceux des usagers.


FO Hebdo : Quels sont les principaux objectifs de la fédération pour les trois prochaines années ?

Pascal Corbex : L’augmentation générale des salaires et l’amélioration des conditions de travail aujourd’hui fortement dégradées, avec la défense des conventions collectives, font partie de nos priorités absolues. Nous nous battrons contre la volonté patronale de négocier une convention collective unique étendue dans la branche sociale et médico-sociale, qui ne pourra que tirer les droits des salariés vers le bas. Le développement syndical reste aussi une préoccupation de tous les instants.


FO Hebdo : Le développement syndical serait donc le nerf de la guerre ?

Pascal Corbex : En quelque sorte, car c’est lui qui permet d’obtenir de la représentativité, d’organiser les salariés, et d’avoir du poids pour faire aboutir les revendications. Je précise que nous restons à FO attachés à un syndicalisme d’adhérents, notre objectif est de doubler leur nombre au cours des trois prochaines années. Se développer, c’est aussi se donner les moyens de défendre un syndicalisme libre et indépendant, qui est la « marque de fabrique » de FO.


FO Hebdo : Les élections professionnelles TPE, qui vont se tenir du 28 novembre au 12 décembre, approchent à grands pas. Comment la fédération s’inscrit-elle dans la préparation de cette élection qui permettra aux salariés des entreprises de moins de 11 salariés de désigner des représentants syndicaux sur sigle ?

Pascal Corbex : Nous sommes pleinement engagés dans cette campagne. La semaine prochaine, nous allons adresser 30 000 dépliants aux salariés concernés par les élections, de manière ciblée. Nous avons en effet fait imprimer dix versions, correspondant aux dix secteurs professionnels représentés par notre fédération. Cela permet d’exposer de manière précise les revendications que nous défendons, secteur par secteur, par exemple pour les établissements pour personnes handicapées, l’aide à domicile ou encore les chantiers d’insertion.

Françoise Lambert Journaliste à L’inFO militante

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