Pénitentiaire : FO obtient une réforme statutaire majeure

InFO militante par Valérie Forgeront, L’inFO militante

© Marta NASCIMENTO/REA

Un passage en catégorie B pour les surveillants, en A pour le corps de commandement... Pour FO, qui a œuvré depuis des années pour obtenir cette revalorisation catégorielle, c’est un grand pas qui vient d’être franchi dans la reconnaissance du travail des personnels de surveillance.

Cette réforme statutaire était attendue par les personnels de la pénitentiaire depuis des années. Au 1er janvier 2024, a annoncé en février dernier le garde des Sceaux, les surveillants de prison (corps d’encadrement et d’application/CEA) passeront de la catégorie C à la catégorie B. Les personnels de commandement, de la catégorie B à la catégorie A. S’ajoutent une revalorisation indiciaire et indemnitaire, la création d’un statut de « surveillant adjoint contractuel » (des agents publics de 18 à 30 ans sous contrat de trois ans, une fois renouvelable) pour aider les surveillants (quelque 28 000) dans leurs missions. Et non remplacer les titulaires, insiste FO... Par ailleurs, des centres interrégionaux de formation seront créés. Pour FO-Justice, cette réforme catégorielle majeure, venant après la fusion en 2022 des grades de surveillant et de brigadier, et qui doit faire l’objet d’un projet de loi, marque la reconnaissance de l’engagement des personnels.

Améliorer l’attractivité des carrières

Elle traduit aussi une réponse aux revendications de FO (premier syndicat dans la pénitentiaire) qui bataille depuis des années sur le volet statutaire. D’autres revendications sont à faire aboutir, telle celle sur l’amélioration des conditions d’entrée dans la réserve civile pénitentiaire pour les personnels retraités ou encore, au plan indemnitaire pour tous les officiers en poste, ainsi l’obtention d’un taux de PSS (prime de sujétion spéciale) de 28,5 % et des grilles indiciaires équivalentes à celles du corps de commandement de la police nationale. L’amélioration statutaire dans la pénitentiaire a tout à voir avec le problème de l’emploi et donc de l’attractivité des carrières, et par voie de conséquence, des salaires. Selon les chiffres de l’administration, indique FO-Justice, sur les trois derniers concours, 770 emplois ne sont pas pourvus. Il faut par ailleurs tenir compte d’une accélération des départs en retraite, 872 en 2023 (dont 600 du CEA) contre 590 en 2022. Bilan : d’ici 2027, il manque 6 600 personnels, dont 75 % d’agents de surveillance. Améliorer l’attractivité des carrières a donc tout d’essentiel.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

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