Depuis plusieurs mois, l’industrie est confrontée à une pénurie mondiale de semi-conducteurs. Avec la reprise de l’activité économique, le problème s’est accentué ces dernières semaines et les retards de livraisons s’accumulent. De nombreux salariés subissent ainsi les conséquences d’une pénurie historique et probablement durable.
Ces composants électroniques essentiels à de nombreux secteurs sont aujourd’hui le quatrième produit le plus échangé au monde. Ainsi la fabrication de nos appareils électroniques et électroménagers en dépend. La pénurie frappe également de plein fouet les secteurs de l’automobile, des poids lourds, des bus et des équipementiers dont certaines lignes de production sont mises à l’arrêt.
L’industrie du semi-conducteur est extrêmement concentrée et sous-traitée (75% de la production vient d’Asie de l’est). Dès lors, la pénurie de semi-conducteurs apparaît comme l’expression des contradictions d’une mondialisation aveugle : externalisation de la production et pratique du flux tendu, dépendance aux chaînes d’approvisionnement, aléas du marché (sécheresse, incendies etc…) qui s’imposent brutalement aux salariés. Les « ajustements » finissent par porter sur les conditions de travail, sur les salaires et sur l’emploi.
Elle confirme également l’impasse des choix précédents en matière de politique industrielle. FO au sein du Conseil national de l’Industrie a tenté d’attirer l’attention de longue date sur cette situation et demande un travail de filière sur le sujet, car cela permet aussi une impulsion politique et la mise en place d’une stratégie industrielle pilotée et planifiée, d’autant que la demande augmentera à l’avenir avec le passage aux véhicules électriques incluant les nouvelles technologies, le développement des infrastructures numériques, les objets connectés etc.