Il s’agit d’obtenir le recrutement de 150 IPCSR (inspecteurs du permis, Ndlr) et 20 DPCSR (délégués du permis, Ndlr), seul levier pour conserver l’ensemble de nos missions, améliorer nos conditions de travail et pérenniser nos statuts
. Pour cela, après l’action du 29 septembre, de grève et manifestation) à Paris, une action est menée chaque lundi, à partir du 6 octobre, dans une grande agglomération
par l’intersyndicale qui compte notamment le SNICA-FO, ultra-majoritaire dans le secteur. Le 6 octobre, l’action se situait à Nantes, le 13 octobre, à Lyon et le 20, ce sera à Evreux.
Les inspecteurs sont déterminés à poursuivre le rapport de force. Ce qu’ils avaient expliqué dès le 29 septembre dans une grande manifestation à Paris, avec la présence aussi d’auto-écoles. Les inspecteurs dénoncent les délais d’attente bien trop longs entre deux présentations à l’examen national. Alors que la loi prévoit un délai maximum de 45 jours entre deux passages, ce délai a doublé entre 2019 et 2025, de 40 à 80 jours
, pointe Philippe Destarkeet, secrétaire général du Snica-FO. Dans de nombreux départements, le délai légal est presque systématiquement dépassé. Et cela pour une raison simple : le manque d’examinateurs.
Nous sommes 1 200 en tout sur le territoire alors que le nombre de candidats a augmenté de plus de 15 % en cinq ans tandis que le taux de réussite stagne à 55,9 % depuis 2023
, précise Philippe Destarkeet. Le résultat est mécanique : pour repasser son permis, il y a des bouchons.
Cette augmentation des candidats vient notamment de diverses mesures ainsi la possibilité de passer l’examen dès 17ans ou encore le financement du permis via le CPF. Mais ces mesures n’ont pas été accompagnées de moyens supplémentaires. Le Snica-FO demande le recrutement de 150 inspecteurs pour pallier ces difficultés devenues systémiques. Cette augmentation de 12 % de nos effectifs représenterait un budget entre 7 et 8 millions d’euros. Ce n’est pas grand-chose pour une politique de taille nationale concernant la sécurité routière mais aussi l’emploi et la jeunesse. Car on sait à quel point l’absence de permis peut peser dans certains départements sur la recherche d’emploi
, souligne le militant.
Le désastre de la réforme de 2016
La mobilisation se poursuit donc. Notre secteur a une forte capacité à se mobiliser. Rien que pour l’assemblée générale destinée à nous organiser, avant le 29 septembre, nous étions 400
, indique le secrétaire général du syndicat, Philippe Destarkeet. La dégradation du service public du permis de conduire doit cesser appuie le militant, ce qui signifie entre autres d’en finir avec la menace d’une externalisation du passage du permis. Déjà, pointe le Snica-FO, la réforme de 2016 a montré ses conséquences désastreuses. Ainsi la décision, au nom d’une réduction des délais de passage, de privatiser l’examen du code, –qui ne se déroule donc plus sous le contrôle d’un inspecteur–, a entrainé depuis une fraude massive. En 2024, sur la base de contrôles, 7 000 examens ont dû ainsi être annulés et 83 centres agréés ont été fermés. Et c’est sans parler des faux sésames vendus en ligne par des escrocs et à prix prohibitifs bien sûr. Il y a dix ans, il a été décidé de privatiser le passage du code, et ce afin d’économiser 65 postes,
Pour « sauver » le service public du permis de conduire, il faut donc accroître ses moyens en termes d’effectifs. Cela passe par le recrutement au plus vite de 150 inspecteurs et 20 délégués supplémentaires martèle le Snica-FO déterminé à poursuivre le rapport de force.
