« Pécuniairement, la grève commence à être difficile à supporter. » À 58 ans, Philippe Leneil est chauffeur-opérateur chez Sarp-Ouest (propreté/assainissement) à Guilers, près de Brest. Marié et père de deux filles hautement diplômées mais dont l’une « subit des CDD à répétition », cet ancien fusilier marin n’est pas prêt à accepter « le nivellement par le bas que veut imposer la Sarp », filiale de Veolia et propriétaire de ce site de 47 salariés depuis les années 2000. Délégué et secrétaire du syndicat FO, créé en 2004 et désormais majoritaire sur le site, Philippe mène une grève rude depuis le 11 avril avec 27 salariés de la production.
FO demande une vraie hausse de salaire
Après une première grève en 2006 contre la suppression d’acquis (primes, RTT…), puis un droit d’alerte lancé l’an dernier face aux menaces de licenciements, les salariés demandent désormais une amélioration rapide de leurs conditions de travail, soit « l’arrêt du flicage, des avertissements permanents et autres pressions ». Ils revendiquent aussi de vraies hausses de salaires et contestent les + 0,7 % proposés pour 2016. « Il s’agit en réalité de hausses minimes, variables et individualisées », peste le délégué FO. « Avec vingt-neuf ans d’ancienneté, cela signifierait pour moi une hausse de 0,4 % sur les 200 euros par mois que je perçois au titre de l’ancienneté… Soit 80 centimes ! C’est hors de question. »