Plan de résilience : un nouveau soutien massif aux entreprises

InFO militante par Valérie Forgeront, L’inFO militante

© Stephane Lemouton/POOL/REA

Présentant le 16 mars un « plan de résilience économique et sociale », évolutif, visant à contrer les répercussions de la guerre en Ukraine, le Premier ministre annonçait que les outils qui ont fait leurs preuves pendant la crise sanitaire seront de nouveau mobilisés et adaptés aux spécificités de cette crise. Une crise dont les conséquences s’ajoutent à celles de la pandémie, notamment pour l’inflation, toujours plus à la hausse. Selon la Banque centrale européenne  la dynamique de l’inflation à moyen terme ne reviendra pas au schéma d’avant Covid. Et cela sans parler des actuelles ruptures d’approvisionnement, des pertes de marché à l’international... Les conséquences se font déjà sentir. En France, Renault suspend pendant quelques jours sa production sur certains sites, Michelin a fait de même, le producteur d’engrais azoté Yara a réduit de moitié son activité au Havre, une raffinerie de zinc à Auby, dans le Nord, est à l’arrêt, même chose pour une usine jurassienne de céramique...

Réactivation et extension de mesures datant de la crise Covid

Après les mesures de bouclier tarifaire visant à limiter la hausse du prix des énergies, pour les particuliers et pour les entreprises, le gouvernement présente un plan (à 6,8 milliards d’euros) très axé sur le soutien aux entreprises. Et contrairement à ce que demande FO de longue date, toujours sans contrôles ni contreparties, notamment sur l’emploi. Le dispositif des prêts garantis par l’État (PGE) est renforcé avec un plafond d’emprunt passant de 25 % à 35 % du chiffre d’affaires. Un autre PGE, avec possibilité d’emprunt à 10 % du chiffre d’affaires, arrivera en juillet pour les entreprises particulièrement impactées. Le plan prévoit des soutiens, notamment financiers, dans certains secteurs (pêche, agriculture, transport, BTP, exportateurs) mais aussi pour toutes les entreprises, des reports de paiements sur la fiscalité et les cotisations sociales. Il prolonge aussi de douze mois le dispositif d’activité partielle de longue durée (84 % de salaire net pour le salarié, 15 % de reste à charge pour l’employeur). Il ne s’agit pas d’un retour du quoi qu’il en coûte, insiste le gouvernement, tandis qu’en février la Cour des comptes invitait à la recherche d’économies, notamment en engageant rapidement des réformes structurelles, sur l’Assurance maladie, la politique de l’emploi ou encore sur les retraites... FO a déjà dit son opposition à des réformes qui ôteraient des droits aux travailleurs.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

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