Pôle emploi : FO appelle à la grève à partir du 6 mars

Emplois et salaires par Clarisse Josselin

A l’appel d’une intersyndicale, les salariés de Pôle emploi sont invités à se mobiliser début mars contre la transformation des métiers, la dématérialisation à outrance et pour la défense du service public.

L’intersyndicale FO-CGT-Sud-FSU-SNU appelle les salariés de Pôle emploi à faire grève à partir du 6 mars pour combattre le « démantèlement » de leur outil de travail. Elle dénonce la restructuration subie dans le cadre du plan stratégique Pôle emploi 2020, et demande l’arrêt de sa mise en œuvre.

Elle exige également le retrait de l’accord sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC), signée en novembre dernier par la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC, qui se traduira notamment par la dématérialisation de la gestion de l’indemnisation. Selon les syndicats, le métier va quasiment disparaître et les salariés concernés seront réaffectés vers des postes d’accompagnement des chômeurs.

Éloigner les demandeurs d’emploi des agences

Autre signe de cette « dématérialisation à outrance » dénoncée par les syndicats, le lancement récent de « Bob emploi », une plateforme numérique utilisant le big data pour accompagner les demandeurs d’emploi.

Le site se présente comme un service public citoyen créé par une ONG, mais il est en partie financé par Pôle emploi, et il vise à remplacer les conseillers, s’inquiète Sylvie Szeferowicz, déléguée centrale FO à Pôle emploi. On éloigne les demandeurs d’emploi des agences, on ne peut plus recevoir tout le monde. La direction prétend que la digitalisation est inéluctable, mais les salariés doivent résister. Ça ne fonctionne pas dans le service rendu, il y a de plus en plus d’approximations dans le calcul des indemnisations.

Rejoindre la mobilisation des hospitaliers

Les syndicats ont dressé une longue liste de revendications. Nous avons énormément de craintes, la direction avance cachée, poursuit la déléguée FO. Elle a refusé de spécifier dans l’accord qu’il n’y aurait pas de baisse des effectifs en trois ans. Elle prétend aussi vouloir préserver le cœur de métier mais refuse de définir ce qu’est ce cœur de métier.

L’intersyndicale dénonce une amplification de la dégradation des conditions de travail dans un contexte d’austérité budgétaire, avec une baisse des effectifs alors que la charge de travail ne cesse d’augmenter. Elle dénonce également la spécialisation à outrance des agents et la diminution drastique des fonctions support. Elle revendique des embauches en CDI, une hausse générale des salaires et l’arrêt de la sous-traitance. Elle demande aussi la fin de tout processus de régionalisation et de privatisation, et la défense du caractère public et national de Pôle emploi.

Le 7 mars, FO, deuxième syndicat en terme de représentativité, invite les salariés de Pôle emploi à poursuivre la grève et à rejoindre la mobilisation des agents hospitaliers, pour dire stop à la casse générale des services publics.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

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