Pollution : de quel bois se chauffe-t-on ?

Consommation par Michel Pourcelot

Le bois n’est pas toujours écologique, notamment quand on s’en sert pour se chauffer car il dégage un grand nombre de micro-particules (MP) très nocives.

Moyen de chauffage le moins cher, le bois peut coûter cher en nuisant gravement à la santé. La multiplication des inserts, cheminée à foyer fermé, fonctionnant au bois, a contribué à la dégradation de la qualité de l’air. Le nombre de ménages utilisant le bois est passé de 5,9 millions en 1999 à 7,4 millions en 2013, selon l’Ademe, l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. Récemment, des mesures d’aide à la reconversion ont été proposées, allant pour certaines jusqu’à 1 000 euros pour inciter à abandonner les anciens chauffages d’avant 2002 au profit d’installations plus récentes et moins polluantes. En fait, la dangerosité de ce mode de chauffage est connue de longue date. Depuis 2009, s’expose à une amende de 1 500 euros celui qui n’entretient pas régulièrement sa chaudière à bois. La préfecture de Paris avait même prévu d’interdire les feux de cheminée à foyer ouvert à Paris et en Île-de-France, mais le décret fut abrogé avant d’entrer vigueur le 1er janvier 2015.

Flamme verte

6 %

C’est le pourcentage de gens pensant que le chauffage au bois peut être polluant (sondage en 2014, Ademe).

Pourtant, une journée de chauffage au bois avec une cheminée équivaut en émissions de particules à environ 3 500 kilomètres au volant d’un véhicule particulier diesel, explique-t-on à Airparif, l’observatoire de la qualité de l’air en Île-de-France. Selon lui, le chauffage au bois résidentiel représente 23 % des émissions totales de PM 10 (diamètre inférieur à 10 microns) dans la région et 32 % de celles de PM 2,5. Bien entendu, les conditions météorologiques (vent, pression, température) jouent. En décembre 2016, Airparif constate que les émissions liées au chauffage au bois ont fortement impacté localement les niveaux de fond (loin des axes routiers), entraînant certains jours des niveaux de fond aussi élevés, voire supérieurs aux niveaux relevés à proximité immédiate des axes routiers. Pour remédier à ce problème, des inserts récents témoignent de leur moindre pollution en affichant le label « Flamme Verte », créé par l’Ademe et garantissant une émission de particules fines inférieure à 90mg/m3

 

Zoom : Des particules délétères
Les PM 10 (« particulate matter ») sont des poussières ultra-fines qui, de ce fait, pénètrent profondément dans les poumons, d’où une inflammation des alvéoles respiratoires mais aussi du système cardio-vasculaire. Elles sont subdivisées selon leur taille, les PM 2,5 (particules fines inférieures à 2,5 microns), les PM 1 et les PM 0,1.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante