Le 24 avril, les quatre syndicats représentatifs de la SNCF ont signé un accord relatif aux dispositifs d’accompagnement de fin de carrière, critiqué pour sa générosité, notamment du côté de Bercy. Pour atténuer les dernières réformes des retraites, le texte améliore le dispositif de cessation anticipée d’activité (CAA). Les cheminots ayant quinze ans d’ancienneté pourront bénéficier de ce dispositif dix-huit mois avant leur fin de carrière, (avec neuf mois travaillés et neuf autres non travaillés), rémunérés à 75%. Le précédent accord de 2008 prévoyait un an seulement, dont six mois travaillés à 60 %. Pour ceux ayant occupé un emploi reconnu pénible pendant au moins vingt ans (comme les conducteurs de train), l’entrée dans ce dispositif pourra se faire vingt-quatre mois avant la fin de carrière, avec un an travaillé rémunéré à 100 %, et un an non travaillé payé à 75 %. Pour FO-Cheminots, très impliqué dans la lutte contre la réforme des retraites de 2023, l’accord comporte certes des avancées, mais à relativiser : « L’accord est surtout une mise à jour due à la dernière réforme des retraites. Mais il ne l’amortit que partiellement. Dans le meilleur des cas (dix-huit mois de CAA), un cheminot travaillera tout de même six mois de plus puisque l’on a pris deux ans de plus à la SNCF ! Et c’est un minimum. Car dans les faits, avec l’accélération de l’allongement de la durée de cotisation, de nombreux conducteurs travaillent au-delà de l’âge légal de départ, et partent à 57 ans pour pouvoir annuler la décote », nuance David Michel, secrétaire fédéral de FO-Cheminots. En outre, remarque-t-il, « il faut tout de même vingt ans de pénibilité, de travail en 3/8 ou d’horaires décalés pour partir vingt-quatre mois plus tôt. Ce n’est pas non plus un cadeau ! ».
Les attentes salariales demeurent
Si les cessations anticipées d’activité seront mieux payées, pour la fédération, cela ne répond en rien aux attentes salariales plus globales des cheminots. En matière d’évolution salariale, l’accord de la SNCF crée un niveau supplémentaire « de fin de parcours », mais explique David Michel, « la majorité des cheminots n’arriveront pas à l’atteindre. Les critères sont trop restreints ». Et plus largement... « Nous accusons 15 % de perte sur le salaire réel en dix ans », souligne le militant. Cerise sur le gâteau : la direction a décidé unilatéralement l’application des mesures issues des dernières NAO, soit une augmentation générale de 1,8 % et 2 % en mesures individuelles. Des mesures que FO-Cheminots avait contestées.