Pour Michelle Fanucchi, la bataille marseillaise pour la défense des salariés des Galeries Lafayette est engagée

InFO militante par Ariane Dupré, L’inFO militante

© F. BLANC

Élue FO et secrétaire du CSE des Galeries Lafayette de Marseille, Michelle Fanucchi, 58 ans, est engagée depuis dix-sept ans auprès des salariés de l’enseigne. Alors que le groupe compte fermer ses deux magasins dans la cité phocéenne, elle veut de solides mesures pour les 145 salariés menacés de licenciement.

Cette semaine de fin janvier, Michelle Fanucchi s’en serait bien passée. La déléguée FO, secrétaire du CSE d’établissement des Galeries Lafayette de Marseille, (et DSC FO au CSE central), enchaîne les réunions à Paris pour négocier l’accord de méthode, assister au CSEC extraordinaire concernant le futur plan social à Marseille. Le 21 janvier, la direction du groupe a en effet annoncé la fermeture d’ici fin 2025 des deux magasins Galeries Lafayette à Marseille, dans le quartier du Prado et du Centre-Bourse. Un choc pour les 145 salariés concernés, essentiellement des femmes. C’est un coup de massue. On savait que le magasin du Centre-Bourse était en difficulté. Mais celui du Prado, personne ne s’attendait à sa fermeture. Beaucoup de vendeuses ont plus de 55 ans, certaines travaillent ici depuis vingt ou trente ans. La nouvelle est très dure à vivre pour elles, raconte Michelle. À 58 ans, cette militante marseillaise, élue depuis dix-sept ans au CSE local, entend batailler ferme pour défendre les droits de ces salariés menacés. Pour l’heure, la direction des Galeries Lafayette dit vouloir proposer des mobilités dans d’autres magasins (à Nice ou Montpellier) ou des formations de reclassement. On verra le détail des annonces. Moi, je veux obtenir un maximum de reclassements internes. Mais je suis lucide, ça ne suffira pas. Il faudra aussi négocier de solides mesures d’accompagnement pour ceux de mes collègues qui hélas seront licenciés. Très proche des salariés, Michelle, qui a trente-quatre ans d’ancienneté (elle a démarré en tant que caissière dans l’ancien magasin de la rue Saint-Ferréol, avant de devenir responsable de la caisse centrale), a déjà mis en place du soutien. Le lendemain de l’annonce, elle a réuni les douze délégués FO pour les répartir entre les deux magasins : Dans cette période difficile, on doit être attentif au moral des salariés.

 Affronter la direction et informer les salariés

La santé, les conditions de travail, Michelle en a fait ses combats. Victime d’un grave accident de travail en 2001, qui lui a valu cinq ans d’arrêt maladie, elle décide de se lancer dans le syndicalisme et rejoint FO en 2005. Élue au CE des Galeries Lafayette en 2008, elle s’investira beaucoup dans la commission CHSCT. À force de revendiquer, on a fini par réussir à avoir des chariots neufs pour mes collègues, des pauses plus fréquentes pour les hôtesses de caisse. Il y avait beaucoup à faire ! Mais sa plus grande fierté reste d’avoir obtenu des postes à temps plein pour une quinzaine de salariés à temps partiel, lors du déménagement du magasin de la rue Saint-Ferréol au Prado, en 2018. Il y avait beaucoup d’engouement pour l’ouverture de ce magasin. C’était un autre monde ! Les années Covid, puis la stratégie du groupe consistant à vendre des magasins Galeries Lafayette de province ont provoqué une véritable hémorragie : Sur cinquante-quatre magasins en 2022, le groupe n’a plus que dix-sept magasins exploités en propre. Ce sera quinze après Marseille. On a perdu des centaines d’emplois, enrage Michelle. Le 9 février, les négociations du plan social commenceront. Et cette femme combative a d’ores et déjà prévenu : elle consacrera tout son temps à affronter la direction et à informer les salariés. Michelle va donc lever le pied de ces autres mandats, notamment à l’UD FO des Bouches-du-Rhône, où elle gère les relations avec les syndicats depuis quatre ans. Heureusement, j’ai le soutien de l’UD et des camarades du commerce. Tout ça est important.

Ariane Dupré Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération