Patricia, préparatrice en pharmacie, est l’une des cinq salariés de la pharmacie de la préfecture à Chaumont. Elle est déjà informée des élections TPE qui se dérouleront en décembre prochain dans les entreprises de moins de onze salariés.
Avec Jean-Claude Mailly, Dominique Perchet, secrétaire générale de l’union départementale FO de Haute-Marne, elle préfère parler de sa convention collective « qui n’a pas évolué depuis la nuit des temps, même si c’est en train de bouger ».
Préparer et délivrer les médicaments au public
Les préparateurs sont les seuls autorisés à seconder le pharmacien dans la préparation et le délivrance des médicaments au public. La profession est réglementée par le code de la santé publique.
Avec 15 ans d’ancienneté, Patricia touche 1 800 euros par mois. « C’est très insuffisant pour faire vivre une famille, explique-t-elle. Il y a trop d’écart de revenus entre le petit personnel et les patrons, alors que c’est nous qui sommes au plus proche des gens. »
« Des négociations sont en cours, on va y arriver à valoriser le statut de préparateur en pharmacie », lui a assuré le secrétaire général. Il en a profité pour rappeler aux salariés que les droits sociaux négociés au niveau national s’appliquaient à tous les salariés de la branche, quelle que soit la taille de l’entreprise. Et c’est bien parce que cela pourrait être remis en cause avec le projet de loi Travail, que FO est aujourd’hui mobilisée pour préserver cet acquis social majeur, encore appelé « principe de faveur » ou « hiérarchie des normes ».
Mettre en place une formation sur trois ans
Depuis 2008, la fédération FO de la pharmacie se bat pour améliorer le diplôme de préparateur, devenu obsolète. D’une part, le programme de formation n’a pas changé depuis 1997 malgré les évolutions des officines. D’autre part, il s’agit d’un brevet professionnel. « On accède à la formation avec un niveau bac et au bout de deux ans d’études, les élèves ressortent avec un niveau bac, déplore Olivier Clarhaut, secrétaire fédéral de la branche officine. Beaucoup d’autres professionnels de santé ont fait revaloriser leur diplôme, mais pour nous rien n’avance. »
L’ensemble de la branche, à l’exception de la CFDT, souhaite la mise en place d’une formation sur trois ans, sous forme d’alternance salariée. Pour l’heure, l’État a simplement proposé de créer un BTS, un cadre trop rigide et trop éloigné de l’entreprise selon la profession.
« Il y a un manque de volonté politique », regrette le secrétaire fédéral. Une délégation FO menée par Jean-Claude Mailly avait rencontré la ministre de la Santé Marisol Touraine sur ce sujet en janvier dernier.
La pharmacie d’officine en chiffresLa branche de la pharmacie d’officine emploie 120 000 salariés, dont 60 000 préparateurs et 30 000 pharmaciens adjoints. Plus de 90 % de ces établissements sont des TPE, de moins de onze salariés. FO, la seule organisation syndicale dédiée aux métiers de la pharmacie, est le syndicat le mieux implanté en officines. |