Prime transport, un premier rendez-vous au ministère du Travail

Concertation par Michel Beaugas, Nadia Djabali, Yves Veyrier

Muriel Pénicaud recevait les interlocuteurs sociaux au ministère du Travail le 7 décembre 2018. Photo : F. Blanc.
Article publié dans l’action Élections dans la Fonction publique

Les principales organisations syndicales et patronales étaient invitées vendredi 7 décembre à échanger afin d’améliorer la vie quotidienne des salariés. Une réunion demandée par FO pour ouvrir des négociations permettant de généraliser la prime transport.

Cette réunion doit être l’engagement d’un processus de négociation qui conduise à la mise en place d’une prime transport, a affirmé le 7 décembre 2018, Yves Veyrier, secrétaire général de FO, devant les interlocuteurs sociaux et un parterre de cinq ministres. Ce vendredi, le rendez-vous avait lieu au ministère du Travail pour écouter les propositions des syndicats et des organisations patronales visant à améliorer la vie quotidienne des salariés.

La veille, une réunion des organisations syndicales avait déjà recensé les thèmes de discussions : le pouvoir d’achat, les salaires, le logement, les transports, la présence et l’accessibilité des services publics et la fiscalité.

La branche, un niveau essentiel

Ce rendez-vous avec le gouvernement intervient après que la confédération FO ait saisi le Premier ministre pour demander la réunion rapide d’une commission tripartite (confédérations syndicales et organisations patronales) avec le ministère du Travail. Pour FO, l’objectif étant d’ouvrir des négociations permettant, comme elle le demande depuis 2005, de généraliser la prime transport ainsi que d’augmenter l’aide à la mobilité pour les demandeurs d’emploi. Une revendication dont l’effectivité doit être mise en place rapidement, plaide FO.

Force est de constater que le seul renvoi à la négociation d’entreprise n’est pas porteur systématiquement de résultat et de progrès, a déclaré Yves Veyrier. Et l’encadrement par la négociation de branche demeure essentiel, à l’encontre des réformes récentes du Code du travail. Cet aspect doit également faire partie de nos discussions.

Rendre sa progressivité à l’impôt

Autres thèmes abordés, celui de la fiscalité et des services publics. De longue date, FO revendique une refondation de l’impôt progressif plutôt que la multiplication des impôts indirects, telles que la TVA ou la TICPE, qui sont payés au même niveau par tout le monde quel que soit son revenu. Quant aux services publics, FO appelle depuis longtemps à ce que cesse les réformes de l’État et de la Fonction publique menées sous le seul prisme de la réduction de la dépense.

Lors du rendez-vous du 7 décembre, Yves Veyrier a rappelé que la manifestation du 9 octobre, à l’initiative des organisations syndicales, dont FO, avait notamment eu comme mot d’ordre l’augmentation générale des salaires, des retraites et des pensions, des traitements et minima sociaux ainsi que la défense d’un Service public partout et pour tous. Des revendications plus que jamais d’actualité.

Augmenter le Smic et la valeur du point d’indice

Quant à la prime défiscalisée que le gouvernement a demandé aux entreprises de verser à leurs salariés : Ce sera bienvenu, a commenté Yves Veyrier. Mais ce ne peut pas être la réponse à la question des salaires. Pour FO, les deux leviers du Smic et du point d’indice dans la Fonction publique doivent actionnés et il faut relancer le processus de négociations dans les branches, à commencer par celles où les minima demeurent en dessous du Smic

Il aura fallu le mouvement des gilets jaunes pour que le gouvernement arrête de faire la sourde oreille. Pour FO, il y a urgence de mettre l’économie au service de la justice sociale et environnementale. Ce que je m’évertue à faire, conclut Yves Veyrier, c’est que le syndicat soit bien là, sur le terrain du syndicat et de la négociation collective.

Michel Beaugas Secrétaire confédéral au Secteur de l’Emploi et des retraites

Nadia Djabali Journaliste à L’inFO militante

Yves Veyrier Ex-Secrétaire général de Force Ouvrière