Primes d’intéressement divisées par 4 : grève chez Castorama

InFO militante par L’inFO militante, Michel Pourcelot

Laurent CERINO/REA

Un hold-up pour l’intersyndicale, dont FO est membre. La réaction a été immédiate : grève très suivie lundi 20 juillet dans les magasins partout en France, puis reconduite le 22 juillet pour les 23 et 24, la direction n’ayant pas fait de propositions décentes, s’entêtant dans son erreur.

Les salariés de Castorama ne décolèrent pas : une erreur dans la rédaction de la dernière version de l’accord sur la prime d’intéressement signé le 10 mars dernier a divisé leur prime en quatre, c’est-à dire qu’elle est désormais calculée sur une base trimestrielle et non plus annuelle. La direction n’a pas voulu revenir dessus, empochant quelque 30 millions de différence. Un véritable hold up selon l’intersyndicale des cinq syndicats représentatifs de l’enseigne, dont FO. Pour elle, la direction a organisé un véritable braquage sur nos primes durement gagnées.

Travailler plus pour moins de prime

Jean-Paul Gauthier, délégué syndical central FO, rappelle que les salariés sont revenus au travail dès le 15 avril et, lors du déconfinement, ont continué à travailler en équipes réduites sans être renforcés par des embauches alors que l’enseigne enregistrait le report des achats. Malgré tout, ils ont réalisé de véritables performances : +50% ! Rattrapant ainsi pratiquement les pertes dues au Covid-19, indique le militant FO.

L’erreur est manifeste, souligne Jean-Paul Gauthier, qui précise que l’enseigne avait même provisionné ses comptes en tenant compte de la base annuelle et non trimestrielle. De plus, les salariés de Bricodépôt, qui appartient lui aussi au groupe Kingfischer, ont eux bien vu leur intéressement calculer sur la base annuelle.

Grève reconduite

Devant ce manque de loyauté dans les négociations de cet accord d’intéressement, FO, qui n’en était pas signataire, a décidé, comme tous les syndicats représentatifs de l’enseigne d’appeler à la grève. Celle du lundi 20 juillet a touché la plupart des magasins et a été suivie par 80% des CDI, selon Jean-Paul Gauthier. Le lendemain, il a été décidé de deux nouvelles journées de grève et de mobilisation pour les 23 et 24 juillet, la direction s’étant cantonnée dans des tergiversations, persistant dans son erreur, qui fait quelque peu tâche au moment où l’exécutif prône le dialogue social.

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Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante