Projet de budget pour la Sécu : des moyens toujours insuffisants

InFO militante par Valérie Forgeront, L’inFO militante

© F. BLANC

Un ONDAM (objectif des dépenses d’Assurance maladie) à 3,7 % [hors mesures de crise sanitaire, NDLR] demeure encore bien insuffisant au regard de la croissance naturelle des besoins et des investissements indispensables, réagissait FO le 3 octobre, évoquant le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023 qui sera débattu à l’Assemblée à partir du 20 octobre. En raison de la baisse des dépenses liées à la crise sanitaire (...) l’évolution serait de - 0,8 % par rapport à l’ONDAM rectifié 2022, indique le gouvernement, titrant l’objectif : Après la crise, garantir la soutenabilité de la Sécurité sociale. Laquelle n’est pas en péril, d’autant moins avec un déficit en grand recul en 2023, à 6,8 milliards d’euros.

Un alarmisme calculé

Le gouvernement souligne lui-même que l’effet de la reprise économique et des créations d’emplois a amélioré les comptes sociaux en 2021 et 2022. L’an prochain, les recettes croîtraient de 4,1 %, soutenues par la masse salariale du secteur privé. Ce qui revient à reconnaître que l’emploi et donc les cotisations sociales sont essentiels à la bonne santé de la Sécu. Une évidence pour FO. En 2026, prévoit encore le gouvernement, le déficit de la branche maladie sera en fort recul et les comptes des branches AT-MP, famille et autonomie présenteront des excédents. Mais la branche vieillesse aurait un déficit creusé, à 15,9 milliards d’euros contre 3 milliards actuellement... Cette prévision alarmiste affichée n’a rien d’étonnant alors que le gouvernement tente actuellement de légitimer l’urgence d’une réforme des retraites. De son côté, FO dénonce d’ores et déjà le discours qui s’installe : notre système de santé va bien, notre système de retraite va mal, alors que c’est tout l’inverse !

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération