Patrick Artus, l’économiste en chef de cette filiale de la BPCE avance même que ces cinq raisons pourraient déboucher sur une révolte des salariés
qui revendiqueraient une forte hausse des rémunérations.
Graphiques à l’appui, la note indique que la proportion du revenu national des 1% les plus riches n’a fait que croître depuis 1995, alors que les salaires n’ont que très faiblement augmenté. S’ajoute à cela la hausse de la pauvreté. Entre 1995 et 2014, le pourcentage des personnes en dessous du seuil de pauvreté est passé de 13,35 % à 14,26 %. Ce qui représente tout de même 122 millions de personnes.
Modération salariale
S’agissant du partage des gains de productivité, la plupart des économistes pensent que plus un travailleur est productif plus son salaire doit être élevé. Or, alors que la productivité affiche une progression importante, les salaires, eux, progressent timidement avec pour conséquence une chute de la part des salaires dans la valeur ajoutée au profit des actionnaires des entreprises.
Quant au salaire réel, calculé en tenant compte de l’inflation, la note fait état d’une faible hausse des salaires depuis 2000, mais de nombreuses études font remonter la modération salariale au début des années 1980. Au moment où de nombreux pays développés ont désindexé les salaires sur la hausse des prix. Une mesure adoptée en 1982 en France.
Déséquilibres ?
Si Patrick Artus reconnait que de nombreuses raisons sont réunies pour que se développent des mouvements réclamant un fort rattrapage des salaires, il prévient néanmoins que cette « révolte » conduirait à de graves déséquilibres. Avec en premier lieu une hausse importante de l’inflation puis des taux d’intérêts. Un scénario aux répercussions négatives sur les investisseurs qu’il conseille.
Reste que pour le moment, on est encore loin de ce choc inflationniste. Depuis plusieurs années l’inflation affiche une courbe quasiment plate. En France, les prévisions pour l’année 2017 placent l’inflation à 1,1 % après 0,2 % en 2016 et 0 % en 2015.