Quand une multinationale redore son blason avec l’aide de l’ONU

Communication par Evelyne Salamero

Uber, en partenariat avec l’ONU Femmes, envisage de recruter un million de femmes pour conduire ses voitures de tourisme avec chauffeur. © GRETCHEN ERTL /The New York Times-REDUX - REA

La société américaine Uber (VTC, voiture de tourisme avec chauffeur) et l’ONU Femmes ont annoncé un partenariat pour créer un million d’emplois féminins. Ultra précaires.

Affaires de viols et de harcèlement sexuel, concurrence déloyale, dumping social, pratiques antisyndicales… Uber, la multinationale américaine de VTC (voiture de tourisme avec chauffeur), aux prises avec la justice dans plusieurs pays, dont la France, a annoncé qu’elle recruterait un million de femmes d’ici à 2020. Elle bénéficie du soutien, sous forme de partenariat, de l’ONU Femmes, entité des Nations unies consacrée à « la promotion de la parité et à l’autonomisation des femmes », qui se félicite de cette manne de créations d’emplois féminins.

« Ce n’est pas de l’emploi »

« Ce n’est pas de l’emploi », expliquait pourtant Thibaud Simphal, directeur général d’Uber à Paris, sur le Journal du Net en octobre 2014, précisant : « Nous avons avec eux [les chauffeurs, NDLR] un contrat de partenariat, pas un contrat de travail. » Un contrat de partenariat qui peut être révoqué à tout moment. « Chez Uber, j’avais besoin de faire minimum 11 heures par jour, donc 66 par semaine pour tenir la corde », témoignait aussi un chauffeur. La CSI (Confédération syndicale internationale) appelle l’ONU Femmes à « ne pas se laisser exploiter comme un instrument de relations publiques par une multinationale qui n’a d’yeux que pour son profit ».

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante