Quelle baisse du chômage ?

Revue de presse par Michel Pourcelot

© Jean-Claude MOSCHETTI/REA

D’après les chiffres de l’Insee publiés ce jeudi 14 février, le taux de chômage au sens du bureau international du travail (BIT) s’établit à 8,8% de la population active sur la France entière et 8,5% en France métropolitaine contre 9% et 8,6% il y a un an. Certains médias ont examiné plus attentivement les chiffres. Aperçus.

Les Echos
Son ampleur a surpris l’Insee. Mais aussi la plupart des économistes qui tablaient sur la stabilité. Avec 16 200 créations de postes seulement sur les trois derniers mois de l’année, j’ai un peu de mal à comprendre, a réagi Eric Heyer, économiste à l’OFCE.

Le Journal du Dimanche
D’autant que, 2018 marque (...) un net ralentissement des créations d’emplois dans le sillage de la croissance française, qui selon une première estimation de l’Insee fin janvier a plafonné à 1,5% sur l’ensemble de 2018, loin des 2,3% atteints l’année précédente. Une inversion de la courbe ?

Le Figaro
Les chiffres donnés par l’Insee représentent l’équivalent d’une sortie de 101 000 personnes du chômage, au sens –plus restrictif que Pôle emploi– du Bureau international du travail (BIT), en trois mois, dont 90 000 dans l’Hexagone. Cela fait dix ans que l’on n’était pas arrivé à avoir un taux de chômage inférieur à 9%, s’est ainsi réjouie la ministre du Travail. Sauf que les chiffres d’il y a dix ans, donc le quatrième trimestre de 2008, indiquait un taux de 7,8.

L’Obs
Petite précision : Un chômeur, au sens du BIT, est une personne en âge de travailler (c’est-à-dire ayant 15 ans ou plus) qui n’a pas travaillé, ne serait-ce qu’une heure, au cours de la semaine de référence, est disponible pour travailler dans les deux semaines et a entrepris des démarches actives de recherche d’emploi dans le mois précédent (ou a trouvé un emploi qui commence dans les trois mois).

Le Point

Côté Pôle emploi, selon les chiffres publiés[le 25 janvier] par le ministère du Travail (...) sur les trois derniers mois de l’année, le nombre de chômeurs qui pointent auprès du service public de l’emploi en catégorie A (c’est-à-dire sans aucune activité) a diminué de 1,1%. Mais, que s’est-il passé alors que la croissance semblait donner des signes d’essoufflement ? Une réponse peut apparaître en étudiant le nombre de chômeurs en catégorie D, qui sont soit en formation, soit en contrat de sécurisation professionnelle, soit en arrêt maladie. Leur nombre a bondi de 5,4 % fin 2018. Les courbes aussi, ça se forme...

La Tribune
La courbe du halo, quant à elle, monte, monte... : Si le chômage a diminué au cours des dernières années, le halo autour du chômage semble prendre de l’ampleur. Cette notion prend en compte les personnes qui ne sont pas disponibles dans les 15 jours pour occuper un emploi (comme les personnes en formation ou qui ont des problèmes de santé), ou n’ont pas entrepris de démarche active de recherche d’emploi au cours des quatre dernières semaines. D’après les derniers chiffres établis par les économistes de l’Insee, elles seraient 1,5 million. Leur nombre augmente de 32 000 entre les troisième et quatrième trimestres 2018 et rejoint quasiment son niveau de fin 2017 (+ 5 000 sur un an), précise l’Insee. Cette tendance à la hausse du halo vient minimiser la baisse du taux de chômage, souligne Mme Baudchon, économiste à BNP Paribas. De plus, Autre point notable, le fort rebond du nombre de personnes en temps partiel subi, qui fait suite à une forte baisse du trimestre précédent. D’après l’enquête menée par l’institut, 5,8% des personnes en emploi seraient en situation de sous-emploi fin 2018. Ça grimpe et ce ne sont pas les premiers de cordée.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante