Rachat de Cora par Carrefour : les syndicats vigilants

InFO militante par Ariane Dupré, L’inFO militante

© RAFAEL HENRIQUE/ZUMA-REA

Le 7 juin, l’Autorité de la concurrence a accordé une dérogation temporaire validant la vente des magasins Cora et Match au groupe Carrefour au 1er juillet. Chez Cora, FO s’inquiète pour l’avenir des magasins et des fonctions supports.

Le Big bang continue dans la grande distribution. Le 7 Juin, un an après l’annonce du projet, l’Autorité de la concurrence a accordé à Carrefour une dérogation temporaire officialisant le rachat de Cora et de Match (groupe belge Louis Delhaize) depuis ce 1er Juillet. Carrefour devient donc le nouveau propriétaire de 60 hypermarchés Cora et de 115 supermarchés Match en France. 22 000 salariés en tout sont concernés. Mais comme pour Casino, l’Autorité a encore de neuf mois pour statuer sur le respect des règles concurrentielles de concentration liées à ce rachat. Une telle dérogation temporaire inquiète la FGTA-FO. Il y a beaucoup d’incertitude sur l’avenir des magasins Cora. Basculeront-ils en location gérance ? Si l’abus de concentration pose finalement problème, certains magasins seront-ils fermés ou revendus, comme on l’a vu avec le cas de Casino ?, s’interroge Angélique Bruno, secrétaire fédérale à la FGTA-FO.

La crainte de la location gérance

Chez Cora (17 400 salariés), les élus FO prennent les devants. Le 10 juin, lors d’un CSE, ils ont obtenu une expertise comptable afin d’évaluer la situation économique des magasins Cora. Ces chiffres nous seront utiles si Carrefour décide de passer des hypermarchés en location gérance. Chez nous, les salariés sont payés un peu au-dessus de la convention collective et ont une prime de vacances. Ce ne sera plus le cas s’ils basculent en location gérance souligne Daniel Leladin, délégué FO chez Cora, qui entend défendre ces acquis sociaux. Lors d’un CSE extraordinaire le 1er juillet avec la DRH de Carrefour, les syndicats ont juste eu confirmation que les enseignes de Cora allaient être remplacées par celle de Carrefour, sans changement pour le personnel. Du moins jusqu’en début 2025, en attendant la décision définitive de l’Autorité de la concurrence.

Incertitude sur les fonctions support

Les syndicats restent aussi vigilants sur l’emploi dans les fonctions support. On nous a dit qu’il n’y aura pas de PSE. Mais nous craignons que les 400 salariés de la centrale d’achat et du siège de Cora ne soient pas tous recasés, indique la militante. Via des synergies (entre les services logistiques, achats), Carrefour vise une hausse de la contribution additionnelle à l’excédent brut d’exploitation de 130 millions d’euros par an d’ici 2027. Le 1er juillet, la direction de Carrefour s’est là aussi voulue rassurante. Pas question de toucher à ces services. Pour l’instant…

Ariane Dupré Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération