Radiations : les chiffres de l’emploi contaminés ?

Le mot par Michel Pourcelot

© Jean-Claude MOSCHETTI/REA

Fukushima ? Tchernobyl ? Non, Pôle emploi… le mot « radiation » a été remis en exergue par les contestés derniers chiffres du chômage fournis par Pôle emploi et la Dares faisant état d’une baisse « historique » de 3,1% (en catégorie A). Qualifiée pieusement de « mystère » par l’économiste de l’OFCE Mathieu Plane, cette baisse du chômage ne peut théoriquement se produire avec une croissance au ralenti comme celle de 1,2% enregistrée en 2019. Néanmoins, l’augmentation des radiations, certes sensible, ne peut suffire à elle seule à l’expliquer.

Irradiés, rayés et autres

Mais si l’on y regarde de plus près, les chiffres montrent aussi une importante hausse en un an dans les catégories D et E, respectivement de +7,8% et +1,9%. De plus, les sorties de Pôle emploi pour « défaut d’actualisation » pourraient ne pas y être étrangères. Ce motif représente environ 40% des sorties de liste en 2019. Les reprises d’emploi seulement 20%. Gageons que le nouveau durcissement des règles de l’assurance-chômage va non seulement améliorer les chiffres mais aussi contribuer à expédier plus de radiés et rayés des listes dans le halo du chômage. Pour éclairer, voire irradier, les débats, il est à signaler que le mot « radiation », provient du latin radiatio qui signifie « rayonnement, éclat lumineux ». De quoi examiner les statistiques sous un nouveau jour.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

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