Fin juin, les « 5 Présidents » de la zone euro, c’est-à-dire celui de la Commission européenne, de la BCE, du Parlement européen, de l’Eurogroupe et du Conseil européen, ont rendu public un rapport visant à « approfondir l’Union économique et monétaire ». Et retrouver la voie de la compétitivité.
Objectif : répondre aux défaillances de la zone euro. Théoriquement, le plan se déroulerait en trois temps : la convergence structurelle pour la compétitivité, en s’appuyant sur les traités ; dès juin 2017, la concrétisation de l’UEM, notamment en créant un système européen de garantie des dépôts, un Trésor de la zone euro. Et enfin d’ici à 2025, être une zone stabilisée capable d’accueillir les autres États membres.
Il y a quelques mois, la France et l’Allemagne proposaient déjà leur propre contribution. Au menu, une définition de la politique économique de la zone euro sur proposition de la Commission ; le développement de « recommandations », notamment dans certains « domaines privilégiés » comme le marché du travail ou les politiques de retraite. Les deux États membres demandaient aussi une convergence sociale, fiscale et économique…
Pour FO, parachever l’UEM est une chose, mais dissocier aussi frontalement l’économique et le social, placer comme priorité absolue la stabilité des finances et des investissements, et faire du coût du travail en est une autre. La CES a vertement critiqué une mesure du Rapport, qui prévoit que les salaires seraient fixés par un organe indépendant. « Il n’est pas question que les syndicats acceptent qu’un organe indépendant des partenaires sociaux donne son avis sur les négociations salariales. Ce serait ouvrir la porte à un conflit majeur. La fixation des salaires fait partie du rôle des partenaires sociaux. ». Et la dimension sociale devrait faire partie de toute la gouvernance économique européenne.