Le 10 novembre, l’intersyndicale des conducteurs de la RATP appelle à une grève massive avec pour mot d’ordre « zéro métro, zéro RER » sur le réseau francilien. Cinq syndicats, dont FO, dénoncent le manque de personnel et veulent des augmentations salariales. Depuis le 3 octobre, nous alertons la direction sur l’urgence d’augmenter les rémunérations des agents de conduite et de stabiliser les effectifs, sans succès. Nos revendications ne sont pas entendues
, s’agace Laurent Djebali, secrétaire général FO du groupe RATP. Alors que Jean Castex devrait arriver à la tête de la RATP, cette grève est un avertissement
. Côté salaires, les NAO de 2022 ont tout juste abouti à 2,6 % d’augmentation en deux temps (0,4 % en mars, et 2,2 % en juin 2022), indique le représentant de FO. Pas assez, qui plus est face à une inflation de 6,2 % (sur un an, en octobre) et à la faiblesse des salaires : Les conducteurs gagnent en moyenne 2 300 euros brut par mois. Les débutants sont mal payés, à 1 680 euros. Nous aimerions une augmentation de 200 euros brut mensuel, incluse dans la grille de conduite.
FO rappelle en outre la bonne santé de la RATP, qui affiche 207 millions d’euros de résultat net en 2021. Dans un communiqué faisant suite aux dernières NAO, la direction indiquait d’ailleurs que l’intéressement (1 000 euros net annuel en moyenne) serait supérieur à celui des années précédentes
.
Pénurie de conducteurs
Dans son préavis de grève, l’intersyndicale demande aussi des garanties sur la pérennité et l’anticipation du recrutement
des agents de conduite. Depuis le Covid, il manque environ quatre cents à cinq cents conducteurs : tous les départs en retraite n’ont pas été remplacés. La RATP va former quatre cents conducteurs en 2023, mais en attendant, la pression du travail augmente
, pointe Laurent Djebali. En appelant les quatre mille conducteurs franciliens de métro et de RER à débrayer massivement le 10 novembre, FO entend bien obtenir des engagements rapides.