Pas de relèvement de l’âge légal de départ à partir de maintenant et jusqu’en 2028
, et la durée d’assurance sera elle aussi suspendue et restera à 170 trimestres jusqu’à janvier 2028
: par ces propos, le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a annoncé le 14 octobre devant l’Assemblée la suspension de la réforme des retraites de 2023. Réforme dont FO demande l’abrogation depuis deux ans. Après un premier projet de réforme par points, engagé en 2019 et abandonné en 2020 à la suite de la forte mobilisation et dans un contexte d’entrée dans la crise du Covid, le projet suivant, reculant progressivement l’âge légal de départ de 62 à 64 ans (en 2030) et accélérant le calendrier de l’allongement de la durée de cotisation, avait été adopté en 2023 par 49.3 alors qu’il était rejeté par les trois quarts de la population. Le combat contre cette réforme avait entraîné des grèves et des manifestations massives (jusqu’à deux millions de personnes) pendant plus de quatre mois à l’appel d’une intersyndicale. Dans celle-ci, FO était particulièrement active à s’opposer à cette réforme injuste, violente
et aucunement fondée
. Depuis son passage en force sur le texte, l’exécutif n’a jamais accepté l’idée d’une abrogation. François Bayrou avait lancé début 2025 un « conclave » prétendant revisiter la réforme, sans toucher à ses points essentiels, et en cadenassant les discussions par un cadrage financier. FO avait quitté dès son ouverture ce cycle de réunions qui n’a abouti à aucun accord signé. Sébastien Lecornu a proposé, lui, lors de son discours de politique générale, d’organiser prochainement une conférence sur les retraites et le travail
, et cela en accord avec les partenaires sociaux
.
Des économies pour compenser...
Au menu de cette conférence dont on ne connaît encore pas la forme mais qui devrait s’étirer jusqu’au printemps 2026, entre autres la question de l’ensemble de la gestion de notre système de retraite
, a indiqué le Premier ministre, précisant : Certains veulent des systèmes par points, d’autres par capitalisation. D’autres veulent abandonner toute référence d’âge.
Pour Sébastien Lecornu, aux partenaires sociaux de s’emparer ou non de cette responsabilité de gérer le régime
. Par ailleurs, a-t-il encore précisé, si la conférence est conclusive
, donc qu’elle aboutit à un accord, « le gouvernement transposera l’accord dans la loi et le Parlement décidera ». A contrario, il appartiendra aux candidats à l’élection présidentielle de faire leurs propositions
.
Pour l’instant, en cette période politiquement compliquée, l’exécutif, s’employant depuis ces dernières semaines à faire savoir qu’il est ouvert sur le dossier, a donc décidé de la suspension de la réforme pendant un an et demi. La mesure devrait bénéficier à 3,5 millions de personnes, a indiqué Sébastien Lecornu qui rappelle toutefois les questions budgétaires, notamment afférentes aux retraites. Ce 14 octobre, devant les députés, soulignant que cette suspension aurait un coût sur les finances publiques de 400 millions d’euros en 2026 et de 1,8 milliard d’euros en 2027, le Premier ministre a déclaré qu’elle devra être compensée financièrement, y compris par des mesures d’économies
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