« C’est une reprise de contact, pas une reprise des négociations », précise Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO chargé de l’emploi. Le 6 décembre à 15 heures, les organisations syndicales et patronales se retrouvent au siège du Medef, sur invitation de ce dernier, pour une réunion de « diagnostic » sur l’assurance-chômage. La renégociation de la convention Unedic avait échoué en juin dernier, le Medef refusant toute surtaxation des contrats courts.
Dans un courrier daté du 24 octobre, le président du Medef Pierre Gattaz avait proposé aux organisations syndicales, en préalable à une réouverture des négociations, d’établir un diagnostic sur l’évolution du monde du travail. Il suggérait d’auditionner pour cela des économistes ou France Stratégies, organisme de réflexion rattaché au Premier ministre. La réunion du 6 décembre servira à fixer un calendrier et lister les organismes qui pourraient être auditionnés pour démarrer ce diagnostic.
« Le diagnostic a déjà été fait il y a six mois, on peut se demander si le Medef ne cherche pas à gagner du temps jusqu’à la présidentielle, réagit Michel Beaugas. Nous allons proposer une liste avec nos propres experts. Pour nous, les experts c’est l’Unedic et éventuellement la Dares, mais pas France Stratégies. »
Le Medef propose l’examen de six thèmes
Depuis, le Medef a affiné ses propositions. Il suggère un calendrier de sept séances avec l’examen de six thèmes, comme « nouvelles formes d’emploi et protection sociale » ou « trajectoires professionnelles et les évolutions des recours aux contrats courts ». Des organismes ou personnes ayant travaillé sur le sujet seraient auditionnés.
La délégation FO compte par ailleurs reparler de la méthode des négociations, afin qu’elles ne se déroulent plus au siège du Medef, ni sous la présidence du patronat. Sous l’impulsion de FO, un groupe de travail politique chargé de préciser les règles de la négociation nationale interprofessionnelle s’était réuni en juillet 2015. Mais depuis, les discussions sont restées en suspens.
Reste ensuite à voir quand pourraient se rouvrir les négociations sur l’assurance-chômage. « Le timing n’est pas bon, reconnaît Michel Beaugas. Le risque de négocier avant la présidentielle, c’est que tous les candidats fassent des propositions sur l’assurance-chômage, on ira à l’échec. » Dans l’attente d’un prochain accord, la convention Unedic signée en 2014 a été prorogée par décret, pour assurer l’indemnisation des demandeurs d’emploi.