Covid-19 : la réforme de l’assurance chômage touchée mais pas encore coulée

Coronavirus et Assurance chômage par Michel Pourcelot

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Article publié dans l’action Coronavirus / Covid19 - Pandémie

Le report au 1er septembre de l’application du second volet de la « réforme » de l’assurance chômage, a été annoncé le 16 mars 2020. Insuffisant pour FO qui demande le retour à la convention signée en 2017.

Le chef de l’État l’a annoncé le 16 mars : « toutes les réformes en cours » sont « suspendues ». FO a immédiatement salué la décision, se félicitant « que, dans ce contexte, l’apaisement et la sagesse l’emportent avec l’annonce de la suspension des réformes en cours, dont celle des retraites après le report ce matin de celle de l’assurance chômage ». La suspension de cette dernière était le minima réclamé avec insistance, le 10 mars dernier, par plusieurs syndicats, dont FO.

Pour le secrétaire général de FO, Yves Veyrier, « le report des décisions du gouvernement sur l’indemnisation de l’assurance chômage est le moins que l’on pouvait attendre. FO demande d’y mettre fin et maintient que les dispositions de l’accord de 2017 courraient jusque fin 2020. FO appelle à redonner la primauté à la négociation. »

Le secrétaire confédéral de FO, Michel Beaugas, chargé du secteur de l’emploi et des retraites, a déclaré le lendemain 17 mars : « On sait bien que ce report n’a pas été décidé pour nous faire plaisir, que c’est pour donner du temps au Parlement. Mais on se satisfait de cette suspension, c’est logique. La question actuellement c’est d’être en responsabilité et de faire primer la santé des Français sur tout le reste. »

Eviter une catastrophe pour les précaires

De son côté, la ministre du Travail, a précisé que les « règles ne changent plus au 1er avril » et qu’elle avait proposé le report de leur application au 1er septembre. Le premier volet de la « réforme » s’applique néanmoins depuis novembre dernier. La ministre avait reconnu en octobre 2019 que « oui, les règles sont plus dures, mais nous sommes dans un contexte où il y a de l’emploi »

Au vu de la situation, Michel Beaugas a insisté, le 19 mars, sur le caractère largement insuffisant du report au 1er septembre. D’autant que les projections concernant le PIB deviennent pessimistes de jour en jour. La BCE annonce ainsi, que les économies européennes risquent de se trouver en septembre dans une récession « considérable ». Il fait part ainsi de sa crainte d’un bon nombre de faillites, notamment dans les petites entreprises, ce qui entraînerait une situation catastrophique pour les nombreux CDD, intérimaires et saisonniers subissant les nouvelles règles en vigueur depuis novembre dernier.

Enfin, Michel Beaugas rajoute que la situation apparaît préoccupante concernant l’Unédic, qui devrait être sollicitée pour la déclinaison des mesures annoncées sur l’activité partielle. Celles-ci sont chiffrées à environ 2 milliards d’euros par semaine.

Le secrétaire confédéral rappelle en outre que FO s’est toujours opposée à cette « réforme » de l’assurance chômage et demande le retour à la convention de 2017. Celle-ci était entrée en vigueur progressivement à partir du 1er octobre 2017 pour une durée de 3 ans…

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante