Restaurer le rôle et la place des cadres dans l’économie

FO-Cadres en congrès par Clarisse Josselin, FO Cadres

© Caroline Moureaux

Le 13e congrès de FO-Cadres s’est tenu les 8 et 9 juin à Chambéry, en Savoie, avec plus de 120 délégués et en présence de Jean-Claude Mailly.

La force de l’engagement, le pouvoir de dire Non, tel était le slogan du 13e congrès de l’Union des cadres et ingénieurs FO-Cadres. Pour les cadres et ingénieurs FO, pas question d’être une nouvelle fois les dindons de la farce avec des réformes contre productives qui renforcent la dé-protection de leur statut, aggravent leurs conditions de travail avec des horaires sans fin et accentuent les risques d’épuisement professionnel, a prévenu Eric Peres, réélu secrétaire général de l’Union à l’unanimité des congressistes.

Dans son rapport d’activité qui couvre la période 2014-2016, ce dernier dresse un état des lieux de l’environnement professionnel des cadres. Il constate tout d’abord leur augmentation numérique, croissance qui atteste du rôle essentiel que ces salariés jouent au sein des entreprises et des administrations, explique-t-il. Dans un scénario de croissance économique, il estime que le volume annuel de recrutement de cadres en France dans le secteur privé progresserait de 10 % en un an pour atteindre 200 000 recrutements. Ainsi, les niveaux records d’avant la crise de 2008 seraient largement dépassés en 2017, poursuit-il.

Une action syndicale plus que jamais nécessaire

Il évoque aussi les transformations récentes de l’entreprise, avec l’intensification des rythmes de travail sous l’effet de la révolution numérique, le développement du management par objectif, la porosité des sphères de la vie professionnelle et de la vie privée, un travail contrôlé et encadré par des outils d’évaluation de la performance. Il dénonce également des entreprises plus soucieuses de fidéliser leurs actionnaires que leurs talents.

Dans ce contexte, selon Eric Peres, les cadres n’hésitent plus à affirmer leur proximité avec l’ensemble des salariés. Ils sont aussi plus nombreux à dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail. Autant dire que l’action syndicale est plus que jamais nécessaire pour répondre aux attentes et préoccupations professionnelles des cadres, poursuit-il. Il exige également l’ouverture immédiate de la négociation avec le Medef sur le statut de l’encadrement, prévue d’ici à la fin de l’année à la demande de FO-Cadres.

FO Métaux s’implante à La Défense

Le développement syndical est revenu à plusieurs reprises dans les interventions des délégués à la tribune. Sur le site d’Eric Coquelot, qui travaille dans un centre de recherche du secteur automobile, FO atteint 78 % de représentativité. Il a expliqué cette large victoire par une bonne communication et les réponses détaillées apportées à des problèmes concernant les cadres, qui représentent 70 % des effectifs. Autre bon résultat à Aéroports de Paris, où les voix des cadres en faveur de FO ont doublé.

Laurent Smolnik, secrétaire fédéral de FO Métaux, a raconté que la fédération avait décidé d’ouvrir un bureau à La Défense, où se trouvent la plupart des sièges sociaux des entreprises du secteur et où travaillent 170 000 salariés, dont 120 000 cadres. L’objectif est de gagner une nouvelle audience, alors que l’embauche des ingénieurs et cadres se développe chez les constructeurs.

Dans sa conclusion, Eric Peres estime que l’évolution de la situation des cadres ne doit pas être considérée comme inéluctable. Pour FO-Cadres, il est plus que temps de restaurer le rôle et la place des cadres dans l’économie, insiste-t-il. Il appelle aussi à réhabiliter le rôle des cadres experts comme celui des managers dont l’attrait du poste fait aujourd’hui défaut, faute d’une réelle reconnaissance de l’engagement professionnel. Il rappelle enfin que les entreprises comme les administrations ne peuvent pas fonctionner sans cadres qualifiés et compétents.

© Caroline Moureaux

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

FO Cadres Union des Cadres et Ingénieurs