Restrictions à tous les étages pour les dépenses de l’État

Événement par Mathieu Lapprand

Bien que le gouvernement s’en défende, la réduction envisagée des dépenses de l’État de 21 milliards d’euros illustre la politique d’austérité menée. D’ici à la fin du quinquennat, c’est au total 50 milliards d’euros que le gouvernement souhaite économiser entre l’État, ses agences, les collectivités locales et la protection sociale.

Pour l’État, on attend 7,7 milliards d’euros de baisse des dépenses en 2015 et 19 milliards d’ici à 2017. Dès 2015, 1,4 milliard d’euros seront « économisés » en poursuivant, pour la cinquième année consécutive, le gel du point d’indice de la fonction publique, mais également en diminuant le nombre de fonctionnaires par la suppression de 1 278 équivalents temps plein (ETP).

« Dématérialiser » et « optimiser »

Des économies sur les dépenses de fonctionnement et d’investissement de l’État sont également prévues. Mais rassurons- nous, Bercy précise, sans rire, que « ces économies seront réalisées sans perturber les services rendus aux citoyens »… Le ministère prévoit la « dématérialisation des relations avec le citoyen, [l’] optimisation de la politique immobilière, [la] poursuite du programme d’optimisation des achats de l’État, etc. », qui devraient permettre d’économiser 2,1 milliards d’euros en 2015.

Les agences et interventions de l’État seront également réduites afin d’économiser 4,3 milliards d’euros l’an prochain. Pour ce faire, des agences seront fusionnées. Ainsi, l’Inpes (prévention), l’InVS et l’Eprus (veille et urgences sanitaires) seront fusionnées afin d’économiser 14 millions d’euros… non sans perdre 52 ETP au passage. Les épidémies sont priées d’attendre.

Flou sur la moitié des baisses concernant la protection sociale

Les collectivités territoriales seront elles sollicitées à hauteur de 3,7 milliards d’euros en 2015 et de 11 milliards d’ici à 2017. Ces économies seront réparties entre les régions (12 %), les départements (31 %) et les communes (56 %). Enfin, les baisses de dépenses de protection sociale portent sur 9,6 milliards d’euros : un tiers sur l’Assurance maladie, les deux autres tiers visent notamment la politique familiale mais ne sont pas détaillés.

« Les dépenses d’investissement sont préservées tout en faisant l’objet d’une sélectivité accrue », lit-on dans la présentation de ce PLF. Ces propositions antinomiques sont à l’image du budget, qui donne des gages à Bruxelles et aux marchés tout en affirmant préserver le modèle social… Le risque est fort, à l’arrivée, de mécontenter tout le monde.

Mathieu Lapprand Journaliste à L’inFO militante