Retraités : les parents pauvres

Revue de presse par Michel Pourcelot

Pour défendre leur pouvoir d’achat, les retraités sont descendus dans la rue le mardi 18 décembre 2018. © UCR-FO

Tandis que la « réforme » des retraites était annoncée comme un des premiers grands rendez-vous sociaux de l’année 2019 et son agenda a été officiellement modifié fin décembre, nombre de retraités restent les parents pauvres de l’urgence ambiante.

Capital
Le maître des horloges ne sonnera pas de suite la retraite : La crise des gilets jaunes va repousser les séances de concertation sur cette réforme, qui ne devrait pas être votée pour le premier semestre 2019 comme l’avait souhaité Emmanuel Macron. En effet, ces discussions ont été reportées à la semaine du 7 janvier pour laisser le temps aux partenaires sociaux de s’impliquer pleinement dans la concertation du gouvernement, explique l’entourage de Jean-Paul Delevoye à Europe 1, assurant au passage que ce n’est pas une remise en cause de la réforme, ni du calendrier. Pour rappel, la réforme de la retraite prévoit notamment d’uniformiser les différents régimes de retraite existants et doit aborder différentes thématiques comme le minima de pension, le niveau de cotisation des indépendants ou encore les réversions. Autant de sujets explosifs qui devront attendre encore. Des explosifs à retardement ?

Marianne
Alors que d’autres qui sont déjà retraités s’indignent : Francine Vergon, 68 ans, a lancé une pétition en ligne pour demander le retour de l’indexation des pensions de retraite sur l’inflation. Elle compte déjà plus de 86 000 signatures [plus de 100 000 au 26 décembre]. La révolte pour le pouvoir d’achat n’a pas d’âge. Francine Vergon, retraitée de 68 ans habitant à Nancy (Meurthe-et Moselle), [...] vit avec une pension de 954 euros par mois. Entre mon loyer, mon gaz, mon électricité, ma mutuelle ou encore ma nourriture... il me reste à peu près 100€ par mois pour vivre, explique-t-elle.

Le Point
Soutien de la première heure du mouvement des Gilets jaunes, elle [Francine Vergon] considère que la réponse d’Emmanuel Macron au mouvement laisse de côté le pouvoir d’achat des petits retraités. Si l’un pense parer le péril en l’urgence, les autres pensent qu’il y péril en la demeure.

La Croix
Les pensions de retraites seront revalorisées de 0,3 % seulement l’année prochaine, alors que le gouvernement lui-même prévoit une inflation tournant autour de 1,7 %. La différence doit permettre à l’État un gain d’environ 1,8 milliard d’euros. Un pognon de dingue.

L’Express
A tel point que : Un nombre croissant de seniors est contraint de reprendre une activité pour compléter une pension trop maigre. [...] Un tiers des seniors sans emploi ni retraite vivent en dessous du seuil de pauvreté, alerte la Drees (direction de la recherche, des études, des évaluations et des statistiques). Armelle, 60 ans, a beau cumuler emploi et pension, elle survit avec 899 euros par mois. Après trois ans de maladie, cette sexagénaire à la voie posée, n’a pas réussi à reprendre son travail d’agent de recouvrement au Trésor public et a dû s’arrêter plus tôt que prévu. Actuellement en rééducation après une opération du genou, elle espère renouer avec les ménages et les baby-sittings. Pour un bénéfice de 150 euros mensuels. Un pognon de dingue.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

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