Retraites complémentaires : pourquoi la négociation a-t-elle peu avancé ?

Paritarisme par Françoise Lambert, Philippe Pihet

Philippe Pihet (au bout de la table, au centre) lors de la négociation sur les retraites complémentaires au siège du Medef, mercredi 27 mai. © F. BLANC

Le patronat présentera un nouveau projet aux syndicats avant la prochaine réunion, prévue le 22 juin. En attendant, plusieurs points font blocage.

C’est principalement la volonté du Medef d’instaurer un abattement dégressif sur les pensions complémentaires entre 62 et 67 ans qui a crispé la négociation à l’orée d’un quatrième rendez-vous le 27 mai. En proposant un abattement de 40 % à 62 ans, puis de 30 % à 63 ans, 18 % à 64 ans, 2 % à 65 ans et 1 % à 66 ans, le patronat veut obliger les salariés à ne pas prendre leur retraite avant 65 ans. Une tentative de faire passer ce qu’il n’a pas obtenu de la loi sur les retraites. En outre, la date proposée pour l’application de la mesure, le 1er janvier 2017, ne convient pas à Force Ouvrière : « Cela remettrait en cause la prolongation jusqu’au 31 décembre 2018 de l’AGFF, la structure qui finance les retraites complémentaires sans décote jusqu’à 67 ans », explique Philippe Pihet, le négociateur de FO.

La hausse des cotisations, un préalable pour FO

Autre sujet qui fâche : le patronat a refusé jusqu’ici d’entendre parler d’une hausse des cotisations. Un préalable à tout accord pour Force Ouvrière. Le blocage vient en outre d’une « politisation du dossier », estime Philippe Pihet : « Le Medef se sert de la négociation pour obtenir du gouvernement de nouvelles concessions, notamment dans le dossier pénibilité. » La décrispation semble toutefois en bonne voie. 

Françoise Lambert Journaliste à L’inFO militante

Philippe Pihet Ex-Secrétaire confédéral