Retraites dans la fonction publique : un faux-semblant de dialogue social

InFO militante par Valérie Forgeront, L’inFO militante

Article publié dans l’action Élections dans la Fonction publique

C’est de l’affichage, faire semblant d’un dialogue social. Cela se passe dans un cadre contraint, pour une réforme paramétrique sur les retraites. Et on ne maîtrise rien, commentait, le 24 octobre, Philippe Soubirous, secrétaire fédéral de la Fédération générale des Fonctionnaires FO (FGF-FO) à l’issue de la rencontre de la délégation FO, en bilatérale, avec le directeur de cabinet du ministre de la Fonction publique, Stanislas Guérini. Cette réunion sur les retraites était la première et, pour l’instant, la seule de prévue, constate Philippe Soubirous. Le 20 octobre, le ministre avait déclaré, de son côté, que la réforme s’appliquerait de la même manière au public et au privé... On comprend, en ce qui concerne notamment le recul de l’âge légal de départ.

Transition, équité, service actif...

Alors que le gouvernement prévoit de boucler son projet global mi-décembre, le ministère a voulu évoquer, entre autres, avec FO, le thème « Transition et équité ». À l’en croire, rien ne changerait vraiment pour les agents avec la réforme, ainsi la prise en compte des six derniers mois dans le calcul de la retraite serait toujours effective. Mais... la transition consisterait en une articulation entre vie active et retraite. Avec, dans les tiroirs, des mécanismes pour une sorte de cumul emploi-retraite, à l’envers. Un calque du système du privé, indique Philippe Soubirous. L’équité ? La première c’est le taux de remplacement, réagit le militant. Or, il est en baisse constante, notamment par le gel du point d’indice pendant dix ans et la non prise en compte des primes dans le calcul de la retraite. La question de la pénibilité ? Alors que l’âge de départ à la retraite en service actif est déjà passé de 55 à 57 ans, le gouvernement pourrait décider d’un recul de cet âge de départ. Ce serait enterrer le service actif !, fulmine-t-il. Et de craindre plus largement que, par le biais des discussions s’ouvrant en janvier sur les rémunérations et carrières, et en présentant des mesures différenciées entre le stock d’agents et le flux (les entrants), le gouvernement ne cherche à compléter sa réforme sur les retraites. En quelque sorte, en tentant de la saucissonner, de même que le mécontentement la concernant.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération