Retraités : ils disent stop à la maltraitance de leur pouvoir d’achat

InFO militante par Valérie Forgeront, L’inFO militante

Les retraités rassemblés à Marseille le 17 novembre 2020 devant la préfecture des Bouches-du-Rhône (13). © UD FO 13

Ils étaient eux aussi confinés, mais pas leurs revendications. À l’initiative de plusieurs organisations, dont l’UCR-FO, les retraités appelaient le 17 novembre à une journée d’action pour leur pouvoir d’achat, constamment malmené depuis des années.

Bien sûr, en période de confinement, il ne s’agissait pas pour les retraités, le 17 novembre, d’appeler à de grandes manifestations. Si quelques rassemblements ont eu lieu, indique Didier Hotte, secrétaire général adjoint de l’UCR-FO, les organisations à l’initiative de cette journée d’action, dont l’UCR-FO et les retraités FO de la fonction publique, ont mis l’accent sur des initiatives locales (réunions, communiqués, délégations en préfectures, demandes d’audience aux ARS...) et rappelé que la pétition à adresser au président de la République, garnie des cinq principales revendications, était plus que jamais d’actualité. Les retraités (qui représentent 17 millions de personnes en France) s’élèvent contre le recul toujours plus dramatique de leur pouvoir d’achat, soit - 20 % en douze ans. Les organisations, qui ont demandé à rencontrer le chef de l’État, demandent ainsi 100 euros pour tous, tout de suite, mais aussi la revalorisation des pensions indexée sur le salaire moyen (et non plus sur l’inflation), l’accès à la santé pour tous et la prise en charge de la perte d’autonomie à 100 % dans la branche maladie de la Sécurité sociale. Elles fustigent le discours de certains consistant à considérer les retraités comme une génération de privilégiés, cela alors que le niveau de vie de ces derniers est en berne depuis 2013, particulièrement en baisse depuis 2018, et qu’une pension sur trois est inférieure à 1 000 euros.

En deux ans, les pensions ont perdu 5,5 % de pouvoir d’achat

En l’absence de revalorisation réelle depuis sept ans, plusieurs millions de retraités ont une pension nette inférieure à celle qu’ils percevaient au 1er avril 2013, rappellent les organisations, poursuivant : ce ne sont pas les 0,3 % de cette année (sauf pour les pensions inférieures à 2 000 euros qui ont eu 1 %) et les (peut-être) 0,4 % de l’an prochain qui changeront quoi que ce soit. Les mesures, déjà en vigueur ou envisagées, et qui ne font qu’enfoncer le niveau de vie des seniors, sont au banc des accusés. Les revenus ont largement été réduits par la hausse de la CSG, le gel des pensions et des complémentaires, la non-revalorisation des pensions qui n’ont pas suivi le coût de la vie : ces dernières douze années, les prix ont augmenté de 13 % et les pensions nettes seulement de 8,6 %. Un rapport officiel constate même que le niveau de vie moyen des personnes en retraite a diminué de plus de 3 % entre 2017 et 2018. En un peu plus de deux ans, les pensions ont perdu 5,5 % de pouvoir d’achat, s’indignent encore les organisations, appelant à un plan de relance du pouvoir d’achat des salariés et des retraités.

 

Des idées pour nous faire les poches
Les pistes du rapport Vachey pour le financement d’une cinquième branche autonomie de la Sécurité sociale, actée l’été dernier, ne passent pas. Et pour cause. Il s’agit de nous faire les poches, en prenant environ 4,2 milliards d’euros aux retraités, soit 70 % des 6 milliards nécessaires à une future loi sur le grand âge, résument les organisations. Il s’agirait par exemple d’augmenter de plus de 10 % la CSG des retraités ou encore de baisser, de 10 % à 5 %, l’abattement fiscal sur l’impôt sur le revenu. Rien que ça… De son côté, FO n’a eu de cesse de demander la création d’un cinquième risque au sein de la branche maladie.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération