Le rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites sur les évolutions et les perspectives des retraites en France jusqu’à l’horizon 2070, rendu public le 20 juin, a passé au crible tous les régimes avec les nouvelles hypothèses démographiques et de taux d’activité de l’Insee.
Baisse du solde migratoire annuel
Résultat : le retour à l’équilibre des régimes, que le COR annonçait dans son édition 2016 pour le milieu des années 2020, est désormais repoussé aux années 2040, voire 2050, en fonction des scénarios.
La dégradation est notamment liée une baisse du solde migratoire annuel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de personnes entrées sur le territoire et le nombre de celles qui en sont sorties.
Hypothèses de croissance du PIB révisées à la baisse
Ce solde passerait de 100 000 personnes par an à 70 000 par an, ce qui réduirait d’autant les cotisations. L’allongement de l’espérance de vie des hommes, qui fera à long terme augmenter les dépenses, est un autre facteur de ces projections plus pessimistes du COR.
Ces dernières sont en outre à mettre en rapport avec la révision à la baisse des hypothèses de croissance du PIB – passées pour 2020 de 1,9% l’année dernière à 1,7% cette année.
On ne peut que rester très circonspect sur des projections à cinquante ans, qui reflètent au mieux des tendances susceptibles d’évoluer
, estime Philippe Pihet, secrétaire confédéral FO, rappelons que la croissance du PIB est révisée deux fois par an.
Une question de choix politique et économique
Le COR a estimé les besoins de financement des retraites à 0,8% du PIB d’ici à 2070
, ajoute-t-il, c’est 16 milliards d’euros à trouver sur cinquante ans, et c’est tout à fait faisable, c’est une question de choix politique et économique
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