Retraites : l’opération France à l’arrêt est engagée

InFO militante Collectif

Ça s’active. Ça s’active même beaucoup dans les unions départementales, dans les fédérations, dans les syndicats tant au sein des entreprises que des services publics... La construction de la mobilisation contre la réforme des retraites, vitesse supérieure enclenchée, est au plus haut de ses préparatifs. A 24 heures du 7 mars, les initiatives sont calées pour mettre la France à l’arrêt. Et certains travailleurs, par la spécificité de leurs emplois, sont déjà dans l‘action. Des manifs, des grèves avec piquets de grèves, des blocages, des tractages... Tour d’horizon sur le terrain de la détermination.

Des manifestations, à Paris et en province, il y en aura, bien sûr. Quelque 320 cortèges. D’ailleurs, une première tendance se dégage, à l’image des cinq précédentes journées d’actions interprofessionnelles contre le projet gouvernemental, mouvement engagé depuis le 19 janvier : les villes moyennes et petites seront pleinement dans l’action. Par des manifs, des rassemblement et d’autres styles d’action dès le 7 mars, à l’initiative de FO et/ou dans le cadre d’une intersyndicale. Exemples.

A Cambrai (Nord), l’Union locale FO appelle ainsi à une opération escargot à partir de 10h30, au départ de la Grand place. Dans la Sarthe, le 7 mars à partir de 6 heures, l’UD-FO mettra en place un barrage filtrant, avec café et musique, sur l’un des principaux ronds-points à l’entrée du Mans (sortie de l’autoroute de Paris vers la zone industrielle) et distribuera des tracts. On l’a déjà fait, ça peut vite créer 8 kms de bouchons indique Loïc Boyard, le secrétaire général de l’UD-FO. L’objectif est de ralentir la livraison des entreprises par les camions arrivant de Paris. En grève, des militants FO de l’Urssaf du Mans (350 agents) rejoindront ce barrage.

Dans le Jura, la manif intersyndicale va de fait bloquer les axes autour de Dôle s’attend le secrétaire général de l’UD-FO, Sébastien Vacher, précisant que l’UD manifeste « toutes les semaines depuis le 19 janvier, et sans trêve. Désormais, le but, c’est qu’il y est une grève reconductible les 8, 9, 11 mars, jusqu’au retrait de cette réforme martèle-t-il.

Dans les Landes, dans le cadre d’une intersyndicale à neuf organisations, dont FO, l’UD prendra part à deux manifestations le 7 mars dans les deux plus importantes villes du département : Mont-de-Marsan et Dax, lesquelles ont réuni respectivement 5 000 et 1 500 manifestants le 31 janvier. Rendez-vous est donné pour manifester à 10h30 à Mont-de-Marsan. A l’issue de la manifestation, une opération escargot sera organisée, dès 15h, au départ des Arènes. Les manifestants sont appelés à rouler à moins de 50 km/h sur la D 824 rejoignant Dax, situé à une soixante de kilomètres, et à rejoindre la place de la Fontaine chaude. A l’arrivée à Dax, une seconde manifestation est prévue à 18h avec l’objectif, selon Gérald Albano, SG de l’UD, de réunir après leur journée de travail les salariés opposés à la réforme des retraites mais qui n’ont pu débrayer. Un « casse-croûte solidaire » sera organisé par FO dans la soirée, ainsi qu’un concert avec le groupe Les Raoul Brothers. Il est déjà prévu de poursuivre la mobilisation le 8 mars, date de la journée internationale des droits des femmes. L’intersyndicale annonce ainsi une nouvelle manifestation à Mont-de-Marsan à 10h. Les prises de parole syndicales en début de manifestation seront effectuées par des camarades féminines uniquement, précise Gérald Albano. Retour à 12h place Saint-Roch pour un pique-nique militant.

De plus en plus de manifs dans les petites villes

Dans l’Isère, une manifestation a déjà eu lieu à Voiron le samedi 4 mars, organisée par deux unions locales, dont FO. Le 7 mars, cinq lieux de manifestations sont prévus dans le département : Grenoble, St-Marcellin, Vienne, Bourgoin-Jallieu, Vizille. Dans l’Hérault, après une retraite aux flambeaux organisée par l’intersyndicale le 2 mars à Montpellier, trois cortèges de manifs sont prévus le 7 mars : à Montpellier, Sète et Béziers. En Loire Atlantique, l’intersyndicale a d’ores et déjà installé une banderole sur le périphérique Nantais, des tracts contre la réforme ont été tiré à plusieurs milliers d’exemplaires et toutes les organisations indique le SG de l’UD, Michel Le Roch, ont tenu une conférence de presse le 2 mars. Et bien sûr, il y aura le 7 mars des manifs. Comme en Ille-et-Vilaine. Dans ce département, ce sera à Rennes, Saint-Malo, Fougères, Redon, Vitré, Combourg et Dol-de-Bretagne précise Fabrice Le Restif indiquant par ailleurs qu’un rassemblement a déjà eu lieu le 2 mars devant l’antenne du Medef à Rennes. Dès le 7 au matin, l’UD fera le point de la mobilisation en organisant une AG interprofessionnelle de FO avec deux délégués par secteur. Et toujours à partir du 7, l’UD tiendra une réunion tous les midis avec l’objectif de faire de la situation dans chaque boîte. Une sorte de coordination des grèves.

Frédéric Souillot : il y aura des grèves de partout

Dans ces départements comme dans tous les autres d’ailleurs, les lieux de manifs, de rassemblements ou encore les actions symboliques sont choisies, calées et n’attendent plus que leurs participants. Mais, au vu de l’entêtement gouvernemental, les travailleurs l’ont bien compris : les manifs et autres rassemblements, ne suffisent pas. Passer la vitesse supérieure signifie « mettre la France à l’arrêt » dès le 7 mars, ainsi que le vise l’appel de l’intersyndicale nationale (huit organisations de salariés dont FO et cinq de jeunesse). De fait, les grèves et les actions de blocage constituent en quelque sorte le nerf de la guerre. Et pour les lancer et les organiser, là encore, ça s’active. Il y aura des grèves de partout résumait le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot dimanche 5 mars interviewé par la radio Europe 1.

Des salariés déjà dans l’action depuis ce dimanche 5 mars

Effectivement. Dans le secteur de la chimie, des blocages de ronds-points mais bien sûr aussi des grèves sont prévues, indique la Fédéchimie FO. Dans les raffineries comme Total ou Exxon, les actions sont lancées dès ce 6 mars en soirée. Dans l’Energie, toutes les IEG seront à l’arrêt ont d’ores et déjà prévenu les quatre fédérations syndicales représentatives, dont FO. Et la fédé a par ailleurs proposé à l’intersyndicale du secteur de tenir un piquet de grève à Velaines (Meuse), plateforme logistique et lieu de stockage les pièces de rechange pour la maintenance du parc nucléaire d’EDF.

A la RATP, à la SNCF, les personnels sont totalement inscrits dans la grève. Pour FO cheminots, le message est simple : la grève jusqu’au retrait. Dans le secteur des transports, une intersyndicale comptant FO (la fédération FO transports et Logistique UNCP-FO) a appellé à stopper le travail dès le dimanche 5 mars au soir ou lundi 6 au matin. Cela afin que les salariés du transport ne soient pas engagés dans un service pour un grand et long déplacement professionnel, en France ou à l’étranger). Des AG seront mises en place pour décider de la suite de la mobilisation.

Dans les transports urbains ce sont des actions lancées par FO seule à Montpellier. Un camion barnum FO Transports sera installé en centre-ville le 7 mars pour une grande AG le matin sur les retraites, mais aussi sur les NAO en cours de négo à la TAM (transports de Montpellier Méditerranée Métropole). Et l’AG devra aussi se prononcer sur la question de la reconduction de la grève le 8 mars. Un « méchoui républicain » sera ensuite organisé face à l’Hôtel de région pour les militants et les salariés avant de rejoindre la manif.

Pour les mêmes motifs que dans le secteur des transports, soit le risque de grands déplacements professionnels des salariés, la Fédération construction a appelé aux débrayages dès le 6 mars, rappelle Franck Serra, SG de la Fédération FO du bâtiment, travaux publics-bois, papiers-cartons, céramique-négoce de matériaux, carrières et cimentiers. Par ses effectifs, le seul secteur du bâtiment représente 600 000 salariés... Ailleurs, les salariés de deux entreprises où FO est implanté ont déjà déclaré depuis plusieurs jours leur intention de se mettre en grève : Eurovia près d’Angoulême (travaux publics route) et Blue Paper, usine de fabrication de cartons et papiers recyclés à Strasbourg.

A Paris, des théâtres sans levers de rideau

Secteur totalement différent, la culture sera elle aussi pleinement dans l’action. La fédération Fasap-FO confirme (et sa liste n’était pas exhaustive à la veille du 7...) que l’Opéra de Paris sera fermé le 7 mars, de même que le théâtre de l’Odéon ou encore celui de la cité U. Quant à France Info, il n’y aura pas d’infos en continu le 7 mars. Pour le moins symbolique de l’ampleur d’une France mise à l’arrêt. Et ce n’est pas tout.

Au fil de ces derniers jours, chaque secteur professionnel a affiché son programme de grèves qui en dit long sur la détermination de tous. Les syndicats des contrôleurs aériens de la DGAC, dont FO, ont déposé un préavis de grève spécifique pour la journée 7 mars. C’est du jamais vu dans le cadre d’un appel interprofessionnel indique Zaïnil Nizaraly, SG de la fédération FEETS-FO. Une mobilisation avec manifestation est également prévue dans la matinée à l’aéroport d’Orly.

Dans le secteur des Voies navigables de France, la mobilisation monte aussi d’un cran avec un appel de l’intersyndicale à occuper les ouvrages. Le mouvement promet d’être bien suivi, notamment dans le Nord Pas de Calais, le Nord Est et le Sud-Ouest. Déjà, le 19 janvier, pour la première journée interprofessionnelle contre le projet retraites, actuellement examiné au Sénat, 45% des agents étaient mobilisés.

A la Fédération FO des employés et cadres, on prévoit déjà que les 11 secteurs de la fédé seront très mobilisés le 7 mars. On pense que le mouvement sera massif estime Sébastien Busiris, SG de la FEC-FO. Il y a d’ores et déjà un appel à la grève aux galeries Lafayette et dans les magasins de bricolage pour le 7 mars. Idem dans les banques où auront lieu des débrayages.

Le 7... et après le 7...

C’est, pour l’instant, dans le réseau des CPAM (Carsat), CAF et Urssaf que les grèves promettent d’être les plus massives. On s’attend au minimum à 50 % de grévistes indique Sébastien Busiris. Les sites ne tireront pas le rideau, mais le service aux usagers ne fonctionnera pas précise-t-il. Il y aura des AG dans tous les secteurs le 7 au soir pour voir si le mouvement se poursuit le lendemain. Les agents de la Sécurité sociale vont très certainement continuer la grève le 8. Dans le secteur des Finances publiques, les agents affichent eux aussi leur détermination. Le 7 mars, beaucoup de centre des impôts seront fermés indique le SG de la fédération, Philippe Grasset. Et les personnels se rendront dans les manifs, à Paris et en province. Une action est d’ores et déjà programmée le 8 mars : les fédérations des finances, dont FO, organisent un rassemblement devant Bercy à 11h, sur le thème femmes et retraites. Il y aura des prises de paroles, et que de femmes, lesquelles auront certainement beaucoup à dire sur la réforme des retraites conçue par le gouvernement et qui malmène particulièrement leurs droits.

Vous pourriez croiser un flic en déambulateur...

A l’Éducation... des milliers d’écoles seront fermées le 7 mars résume la FNEC-FP-FO et il y aura des réunions partout pour décider de la suite à donner au mouvement. Dans les secteurs couverts par la Fage-FO, la mobilisation promet là encore d’être massive tant dans les administrations centrales que dans les services déconcentrés. Dans le secteur de l’Agriculture, un appel intersyndical ciblé vise à bloquer tous les abattoirs et les postes frontières. Un autre appel, plus général était en cours ces jours derniers et concernait tous les personnels du ministère de l’agriculture.

La fédération SPS-FO (Services publics et services de Santé) rappelle elle son dépôt de préavis de grève illimitée depuis le 10 janvier et prévoit, entre autres, des actions évidentes dans la Santé ou encore des arrêts de services dans le secteur territorial du ramassage des ordures ménagères.

Au sein de la Justice, dans les tribunaux, à la PJJ on appelle à la grève aussi listait le SG de la Fage-FO, Emmanuel Baudin. Dans la pénitentiaire il n’y a pas le droit de grève mais... Il y aura des retards dans la prise de service, donc des débrayages. Et bien sûr les agents participeront aux manifs. Dans la police, s’il n’y a pas non plus le droit de grève, les agents se sont montrés très présents dans les manifestations depuis le 19 janvier. Et ils comptent prendre part, pleinement, dans cette 2e phase de la mobilisation. On a des idées, s’amusait ces dernier jours Grégory Joron, SG de la FSMI. Nous avons proposé aux militants de faire une distribution de faux timbres amendes, avec des écrits sur les retraites, ou encore d’effectuer de faux contrôles routiers, de donner des coups de klaxons... Des collègues envisageaient aussi d’utiliser des déambulateurs... Bref, on veut se donner de la visibilité. Et bien sûr, les policiers participeront encore aux cortèges.

Dès le 7, le même menu : grèves, piquets de grèves et blocages

Dans les entreprises, dans les services publics, les syndicats FO notamment sont à la manœuvre, accompagnés par leurs UD et fédérations. En Ille-et-Vilaine, l’entreprise Manitou devrait être à l’arrêt complètement indique l’UD qui s’attend dans le département à un mouvement massif de grèves dans l’éducation nationale, le transport dont les plateformes logistiques, l’agroalimentaire.

Chez les voisins de Loire-Atlantique il y a des appels nets à la grève le 7 mars. Débrayages et grèves sont déjà prévus chez Airbus, Arcelor, les chantiers navals de Saint-Nazaire..., les cheminots ont décidé la grève illimitée, indique Michel Le Roch. A Ancenis, chez Manitou (1 500 salariés), Toyota et Leita (laiterie), l’appel à la grève porte sur les 7 et 8, soit pendant 48h. Par ailleurs, toutes les unions locales syndicales d’Ancenis, dont l’UL-FO bien sûr, fermeront pendant 48h. Même chose les 7 et 8 mars, à Carquefou, près de Nantes dans la zone industrielle. Chez Quo Vadis (fabricant d’articles de papeterie) tous les syndicats appellent à la grève. Chez Aplix (élastiques couche-culotte) tous les syndicats tiendront un piquet de grève dès 5 h le 7 mars, chez U-log (plateforme logistique des magasins U) où FO est ultra majoritaire, il y aura aussi un piquet de grève tenu tôt le matin. Les salariés seront ensuite rejoints par ceux des autres entreprises proches.

En Isère, l’heure est aussi aux derniers réglages des grèves et blocages. Des assemblées générales se sont déjà tenues dans les entreprises. Les transports urbains de l’agglomération (TAG) de Grenoble seront à l’arrêt les 7, 8, 9, et 10 mars. Décision actée par l’intersyndicale du secteur se réjouit le SG de l’UD, Philippe Beaufort. Une action de blocage, pour l’instant tenue secrète, est prévue le 7 mars. Autre blocage prévu, celui de l’accès au grand lycée Champollion à Grenoble, organisé par les personnels. Les grèves devraient être massives en Isère dans l’ensemble de l’enseignement, tant dans le 1er degré que les collèges et lycées prévoit Philippe Beaufort. Elles devraient être massives tout autant dans l’hospitalière.

Comme dans toutes les UD, dans celle des Hautes-Alpes, la mobilisation se prépare aussi. Une opération escargot est prévue le 7 mars dans l’après-midi, au départ de Gap et pour aller bloquer le pont de Savines, axe essentiel du département. L’intersyndicale appelle aussi à une journée morte dans les entreprises, administrations, services, commerces, écoles, lieux d’études, transports… Le 8 mars, un rassemblement est déjà annoncé à Gap à 15 h 40, heure symbolique correspondant à celle, estimée, à partir de laquelle les femmes, moins bien rémunérées que les hommes, ne sont plus payées. Traduction de l’inégalité salariale. Un autre rassemblement aura lieu plus tard dans l’après-midi à Briançon.

Petites boîtes, grandes boîtes... Toutes dans l’action

En Haute-Loire, des appels à la grève à la journée ont été lancés dans trois entreprises de la métallurgie. Le 7 mars les salariés se prononceront sur une possible reconduction du mouvement le 8. A l’hôpital privé Sainte-Marie du Puy en Velay, indique le SG de l’UD, Pascal Samouth, les trois organisations syndicales, dont FO, ont d’ores et déjà renouvelé leur préavis de grève illimitée à partir du 7 mars et les agents partiront en cortège à la manif organisée dans la matinée. Dans l’enseignement, des piquets de grève seront installés le 7 devant les trois lycées du Puy et la cité scolaire de Brioude (lycée + collège). Des assemblées générales débattront d’une reconduction du mouvement le 8. A Brioude, les syndicats des entreprises et établissements qui décideront de reconduire le mouvement se réuniront le 7 pour monter une initiative locale, hors intersyndicale.

En Seine Maritime, outre l’appel de l’intersyndicale, avec les organisations de jeunesse, à neuf rassemblements, dans les grandes villes (Rouen, Le Havre, Dieppe) mais aussi de plus petites (Elbeuf, Blangy sur Bresle, Eu…), des appels à la grève ont été lancés dans beaucoup d’entreprises : métallurgie (Greif, Coyo, Renault Sandouville), dans l’agroalimentaire (Danone, Normival Defial), chez Total et Exxonmobil, chez Terreos (carburant vert), Rhenus Logistics, Samat (transport de carburant) Berry Plastique, Sopano (étiquettes adhésives / 84% de grévistes lors de la dernière journée de mobilisation), les territoriaux du Havre, de Rouen et de Dieppe prendront part à la mobilisation bien sûr. Sans compter les personnels de la DGFIP (Finances publiques), les enseignants, les cheminots, les CHU de Rouen et Dieppe.

D’ores et déjà, des reconductions sont actées ou à l’étude pour le 8. Et pour soutenir le mouvement pour la journée des droits des femmes, une manif est prévue à 17h à Rouen. Un tractage aura lieu par ailleurs le 9 mars sur les campus pour mobiliser les étudiants. Une manif dont les modalités restent à caler est prévue aussi ce jour-là.

Rendez-vous au rond-point pour empêcher les camions de sortir

En Meurthe-et-Moselle, outre les manifs prévues bien sûr, les écluses de Voies navigables de France seront bloquées. Dans les Hautes Alpes, les saisonniers des stations de ski prévoient des débrayages. Dans le Maine-et-Loire, un piquet de grève sera installé devant le Restau U d’Angers, par les personnels du CROUS du Campus de Belle Beille. Un autre devant le centre hospitalier psychiatrique (CESAME). Une grève chez le constructeur suédois de camions Scania était à l’étude de même que des actions des personnels civils de la Défense de la caserne Eblé où une assemblée générale doit se tenir ce 6 mars.

Dans la Sarthe, à Sablé, cinq entreprises de la zone industrielle ont prévu d’organiser des blocages, par des pneus et des palettes, dès ce 6 mars aussi et bien sûr le 7. Parmi celles-ci : Charal, LDC (Volailles), Mécachrome (fabricant de culasses pour Porsche et Ferrari) et Valéo. Le rond-point permettant d’accéder à ces entreprises sera infranchissable. Les militants FO qui tiennent le rond-point visent à empêcher les camions de sortir. Objectif : zéro camion le 7 mars pour acheminer les commandes. Pour Mécachrome, on sait que Porsche et Ferrari appelleront, ça va leur déplaire ironise Loïc Boyard, le secrétaire général de l’UD. Une AG devrait se prononcer sur une possible reconduction de cette action.

Au Mans, l’intersyndicale (comptant FO) de l’usine Renault s’est prononcée pour la grève le 7 mars. Les trois quart des salariés devraient être dans l’action estime l’UD évoquant aussi la grève prévue à l’Urssaf du Mans, celles (après les AG du 1er mars) dans les écoles ou encore celle au Centre Hospitalier du Mans. Ces derniers jours encore, des discussions étaient en cours pour ramener à la manif interprofessionnelle tous ceux qui sont en repos le 7 mars. Car ceux qui seront de service ce jour-là seront sans doute réquisitionnés, notamment à cause du manque chronique de soignants indique l’UD.

Côté essence et transports... Dès ce 6 mars à 4 h 00, FO transports et Logistique FO-UNCP) a prévu de bloquer le dépôt pétrolier du Mans. Objectif : que zéro camion en sorte, ce qui signifie l’absence d’approvisionnement des stations Total du Mans et de certains Leclerc. L’action est potentiellement reconductible les 7, 8 mars, voire au-delà. Ces derniers jours, étaient étudiés aussi par les UD de la Sarthe, d’Indre-et-Loire et du Loiret, de possibles blocages d’autres dépôts pétroliers.

Blocages et pédagogie à Marseille

Dans les Bouches du Rhône, une manif unitaire, avec FO, est prévue à Marseille, le 7 mars à 10h30. En amont, des piquets de grève auront été tenus devant diverses entreprises indique le SG de l’UD-FO, Franck Bergamini. L’après-midi, FO compte bloquer les accès à la ville, en plaçant des camions dans deux tunnels stratégiques et sur les entrées/sorties d’autoroutes où se tiendront des tractages avec distribution de documents réalisés par des militants FO travaillant à la Carsat. Des tracts présentant à l’aide de cas type ce qu’aurait comme conséquences désastreuses la réforme des retraites que veut l’exécutif.

Pour le 8 mars, FO a proposé aux autres organisations un rassemblement matinal devant la préfecture. Tenue spécial FO de rigueur... Les travailleurs porteront une chasuble FO spécial femme pour le 8 mars avec d’un côté le logo FO-13 et de l’autre côté sera inscrit le slogan re traitée moi comme il FO. Des femmes prendront la paroles et l’UD a sollicité une entrevue à la préfecture. Mais la journée ne sera pas finie : une opération péage gratuit (sur ceux de Lançon-de-Provence et de la Barque) est prévue l’après-midi, assurée notamment par des militants de l’UD et des métallos. L’UD a d’ores et déjà prévu les stocks de tracts : plus de 20 000 sont à distribuer entre les 7 et 8 mars. Et bloquée, la 2e ville de France promet aussi d’être à l’arrêt... Les salariés de la société des eaux de Marseille (731 salariés/ 93% de voix pour FO il a 15 jours aux élections professionnelles) ont décidé de débrayer les 7 et 8 mars.

A Marseille et dans les autres villes du département, il y aura aussi des débrayages le 7 mars à la Sécu (7 000 agents tous services confondus), de même à la société d’assainissement Séramm (500 salariés), dans les services territoriaux et dans l’hospitalière. Chez les cheminots (FO est 2e dans le dep) les agents ont déjà voté la grève les 7, 8 et 9 mars. Dans le secteur Ports et docks, une grève de 72 heures est déjà actée aussi. Chez Airbus hélicoptère, la grève est décidée pour le 7 mars et les salariés se prononceront à son issue pour le 8. Dans la pétrochimie, sur le grand site de FOS, la grève promet aussi d’être suivie. Les salariés au sol de l’aéroport devraient aussi débrayer...

Des grèves et des blocages de partout donc et la France à l’arrêt dès le 7 mars. L’exécutif ferait bien de brancher cette fois son sonotone.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

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