Retraites : le cap des 64 ans annoncé

InFO militante par Ariane Dupré, L’inFO militante, Union Confédérale des Retraités-FO

© F. BLANC
Article publié dans l’action Réforme des retraites, FO dit stop !

Le gouvernement confirme son entêtement, présentant un projet de réforme sur les retraites garni d’une mesure de recul de l’âge légal de départ, de deux ans. Garni aussi de l’accélération du calendrier de l’allongement de la durée de cotisation pour une retraite à taux plein, 43 ans dès 2027. Signe de la gravité du moment, à la suite de ces annonces faites par la Première ministre, les « numéro 1 » de huit organisations syndicales, dont le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot, se sont réunis à Paris à la Bourse du travail ce même 10 janvier. Ils ont confirmé avec solennité, à travers la lecture du communiqué de l’intersyndicale, leur opposition unanime au projet gouvernemental, annonçant une première journée de mobilisation avec grèves et manifestations le 19 janvier.

Le 10 janvier, Élisabeth Borne, entourée de Bruno Le Maire, d’Olivier Dussopt et de Stanislas Guérini, a officiellement annoncé le projet de réforme des retraites. Inflexible sur le report de l’âge au nom d’économies nécessaires pour sauvegarder le système de retraite, le gouvernement a finalement tranché : si le projet passe, l’âge légal de départ de la retraite sera bien reculé à 64 ans, soit deux ans de plus, à partir de septembre 2023. Et ce pour le privé comme dans la fonction publique. La mesure d’âge sera couplée à une accélération de la réforme Touraine. La durée de cotisation pour accéder au taux plein restera de 43 ans (172 trimestres). Mais elle sera augmentée dès septembre d’un trimestre par an par année de naissance, pour atteindre 64 ans en 2030. L’âge de l’annulation de la décote restera fixé à 67 ans. Quelle que soit la formule, les gens devront travailler plus longtemps, deux ans de plus. Nous n’en voulons pas, fustige Michel Beaugas, secrétaire confédéral chargé des retraites. La réforme s’appliquerait dès la génération 1961, qui devrait travailler un trimestre de plus. Elle frapperait de plein de fouet en 2030 ceux nés en 1968, qui devraient travailler au minimum jusqu’à 64 ans pour une retraite à taux plein.

Un simple index seniors

Le gouvernement argue d’une réforme « plus juste » dans la prise en compte des carrières longues, de la pénibilité ou du minimum retraite. Celui-ci serait fixé à 1 200 euros, pour une carrière complète, la mesure s’étendant aux retraités actuels dès cette année. À peine au-dessus du seuil de pauvreté, fixé à 1 128 euros, ont critiqué les unions de retraités dont l’UCR-FO. Quant à l’emploi des seniors, un simple index seniors est annoncé, obligatoire dans les grandes entreprises. Quant à la pénibilité, confirmant les craintes de FO, le ministre du Travail renvoie aux négociations de branche. Le gouvernement veut aller vite : le texte sera présenté en Conseil des ministres le 23 janvier puis il sera examiné par les députés à partir du 6 février, porté par un projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale, ouvrant la voie à un possible 49.3. Sans attendre, les huit organisations formant l’intersyndicale, dont FO, ont appelé à des grèves et manifestations. Et cela dès le 19 janvier.

Ariane Dupré Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

Union Confédérale des Retraités-FO L’Union Confédérale des Retraités Force Ouvrière rassemble tous les adhérents FO retraités des secteurs privé et public et nationalisé.

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