Pour la hausse de leur pouvoir d’achat mais aussi contre l’abandon de la loi sur l’autonomie ou encore les suppressions de lits qui se poursuivent dans les hôpitaux... Les retraités étaient dans la rue le 1er octobre, et ils l’ont encore été le 5 à l’appel du groupe des 9, réunissant différentes organisations dont l’UCR-FO.
Depuis la mobilisation du 31 mars dernier, les choses n’ont hélas pas évolué en matière de pouvoir d’achat pour les retraités (17 millions de personnes). Ainsi, un million d’entre eux affichent un niveau de vie sous le seuil de pauvreté. La revendication d’une hausse de ce pouvoir d’ achat reste donc pour le moins d’actualité. D’autant plus que depuis janvier 2021, l’inflation a augmenté de 1,3% (1,6% par rapport à 2020), alors que les retraites de base n’ont été revalorisées, elles, que de 0,4%. Sans parler de l’impact sur le porte-monnaie de la flambée des prix de l’énergie. Au 1er septembre, les tarifs du gaz ont par exemple augmenté de près de 8%.
Nous exigeons plus que jamais une loi prenant en compte l’autonomie
La question du financement des retraites est centrale
, rappelle Brigitte Talon, de l’UCR-FO. Or, le système de solidarité intergénérationnelle est mis à mal. C’est pourquoi nous serons particulièrement vigilants face à une réforme des retraites. Et nous voulons sauver les régimes spéciaux
.
Les retraités sont mobilisés aussi pour le financement de l’autonomie. Après avoir évoqué la mise en place d’une loi sur le grand âge, le gouvernement a annoncé début septembre l’abandon du projet, une décision scandaleuse pour les organisations syndicales. Nous exigeons plus que jamais une loi prenant en compte l’autonomie
. Depuis l’origine du projet, FO milite pour que la perte d’autonomie soit considérée comme un risque à part entière donc que celui-ci relève de la branche maladie de la sécurité sociale.
Or, désormais, les retraités craignent une nouvelle hausse des prélèvements (par un supplément par exemple de CSG) sur les pensions plutôt qu’une réelle prise en charge de la perte d’autonomie, à plus forte raison à présent que le financement de cette 5e branche (créée par la loi du 7 août 2020) est devenu encore plus menacé suite à la crise sanitaire.
Nous devons protéger les services publics
Sur cette thématique de la santé, le groupe des 9 rappelle le lourd tribu payé par les retraités durant la crise sanitaire, que ce soit dans les Ehpad ou dans les hôpitaux, où le nombre de lits ne cesse de baisser, insiste Brigitte Talon : Nous en sommes à 100 000 suppressions de lits dans les hôpitaux en dix ans et cela continue, la situation est plus que préoccupante. Ceci nous fait redouter une prise en charge des personnes âgées de plus en plus dégradée, comme on a pu le voir pendant le Covid.
Plus largement, les retraités s’inquiètent de la détérioration du service public, et exigent un véritable service accessible à tous les usagers. La pandémie a bien montré l’utilité des services publics de ce pays, malgré les difficultés. Nous devons à tout prix les protéger
. Les retraités s’élèvent contre le manque de personnel et la fermeture de nombreux points d’accueil de proximité et craignent l’isolement des personnes âgées parfois sans aide ni connexion Internet.
Nous devons tous être solidaires face aux réformes
Des préoccupations qui rejoignent celles des actifs, martèlent les organisations syndicales de retraités. Nous refusons que les générations soient montées les unes contre les autres. Nous sommes avant tout d’anciens actifs, et nous souhaitons une mobilisation de la population. Nous devons tous être solidaires face aux réformes
.
D’où la participation à la journée d’action interprofessionnelle du 5 octobre aux côtés des salariés.
Le groupe des 9 reste mobilisé et se retrouvera le 14 octobre pour une prochaine réunion afin d’examiner les suite à donner à la mobilisation.