Retraites : « pas de pause dans la détermination » contre le régime unique par points

Mobilisation par Evelyne Salamero, Yves Veyrier

Retraites - Mobilisation du 11 janvier 2020


Ce samedi 11 janvier, au 38e jour du mouvement de grève, alors que celle-ci était toujours reconduite à la SNCF, à la RATP, dans les raffineries et les ports, au moment même où le gouvernement s’apprêtait à annoncer qu’il retirait « provisoirement » l’âge pivot de son projet de loi, des centaines de milliers de travailleurs du public et du privé manifestaient toujours leur volonté de voir retirer l’ensemble du projet de régime unique de retraite par points

Ce samedi 11 janvier, au 38e jour du mouvement de grève, alors que celle-ci était toujours reconduite à la SNCF, à la RATP, dans les raffineries et les ports, au moment même où le gouvernement s’apprêtait à annoncer qu’il retirait « provisoirement » l’âge pivot de son projet de loi, des centaines de milliers de travailleurs du public et du privé manifestaient toujours leur volonté de voir retirer l’ensemble du projet de régime unique de retraite par points

A Paris, le cortège a défilé de la place de la Nation à celle de la République et les derniers ont encore dû patienter plusieurs heures avant de pouvoir démarrer tant il y avait de monde.

Ils étaient aussi plusieurs dizaines de milliers à manifester leur opposition au régime unique de retraite par points dans de nombreuses autres villes de province.

Retraites à points : tous perdants, retraite à 60 ans : tous gagnants, pouvait-on lire sur la banderole de tête de la manifestation parisienne, tenue par les secrétaires généraux des organisations syndicales à l’initiative de la mobilisation engagée depuis le 5 décembre.

Il n’y a pas de pause dans la détermination, parce que ce régime de retraite unique par points est dangereux pour les droits à la retraite demain et que par conséquent nous n’en voulons pas. Et nous voulons que le gouvernement finisse par le comprendre. On nous dit qu’on est sur une position très radicalisée alors que j’ai tout de même demandé quelque chose de pas très radical, à savoir une pause dans le processus législatif d’adoption du projet de loi, expliquait le secrétaire général de la confédération FO, Yves Veyrier, en début de manifestation.

Avec ou sans âge pivot, l’âge de départ deviendra virtuel de toutes les façons

Interrogé sur la question de l’âge pivot, il indiquait : contrairement à ce que l’on veut nous faire croire aujourd’hui, avec ce roman que l’on nous écrit sur l’âge pivot, ce projet va de toutes les façons rendre incertain le droit à la retraite pour les années et les générations à venir, car les droits seront dépendants des choix faits par l’État et les gouvernements. On revivra régulièrement, au moment de la règle d’or, le mauvais film de l’assurance chômage, on nous dira qu’il faut réaliser tant d’économies et, avec ou sans âge pivot, l’âge de 62 ans deviendra virtuel de toutes les façons.

Quelques heures plus tard, la nouvelle tombait sur les smartphones : le gouvernement venait d’annoncer avoir retiré provisoirement l’âge pivot de son projet. C’est un premier recul, maintenant il faut juste qu’il retire tout le reste... Ça ne règle rien !Ce n’est pas ça qui va empêcher la perte de nos droits actuel !... Le régime unique par points est toujours là, on n’a pas plus qu’à continuer et à élargir encore la grève !. Trois réactions parmi d’autres, recueillies dans le cortège FO parisien, qui donnent une idée de la tournure que pourrait prendre la semaine à venir.

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante

Yves Veyrier Ex-Secrétaire général de Force Ouvrière