On a compris que sa détermination était complète, la nôtre l’est aussi
, indiquait Yves Veyrier le 18 décembre à l’issue de la rencontre bilatérale avec le Premier ministre. Le 20 décembre, au lendemain d’une nouvelle réunion, cette fois multilatérale, à Matignon, la situation de désaccord n’avait pas évolué, le gouvernement, parallèlement à sa communication, arguant de possibles ouvertures
, s’entêtait à vouloir imposer son projet de régime unique par points par une réforme systémique assortie de mesures paramétriques. Les organisations, dont FO, à l’initiative du mouvement de mobilisation lancé dès le 5 décembre contre le projet appelaient donc à le poursuivre, et ce, jusqu’à la fin de l’année. Elles donnaient aussi rendez-vous le 9 janvier pour une nouvelle journée de grève et de manifestations interprofessionnelles et intergénérationnelles
. Après les temps forts de grèves et de manifestations des 5, 10, 12, 17 et 19 décembre et alors que la reconduction de grèves dans de nombreux secteurs, du public comme du privé, s’est opérée depuis le 5 décembre, le gouvernement refuse en effet toujours de retirer son projet au profit de négociations sans préalable
, ainsi que le lui a demandé FO à maintes reprises ces dernières semaines.
C’est au gouvernement de prendre ses responsabilités
Une demande renouvelée d’ailleurs le 18 décembre par la commission exécutive de FO. Au soir de la journée d’actions, massive, du 17 décembre (260 cortèges sur le territoire rassemblant au total plus d’un million et demi de personnes), l’intersyndicale avait appelé au retrait total du projet
, et sans délai
. Les organisations, dont FO, faisaient part de leur disponibilité pour discuter d’un autre projet pour le renforcement et l’amélioration du système actuel par répartition, solidaire et intergénérationnel
. Elles soulignaient aussi la responsabilité du gouvernement dans les désagréments forcément causés par les grèves. Il ne faut pas inverser la responsabilité,
De son côté, le gouvernement, qui maintient son credo, à savoir la nécessité de travailler plus longtemps
, compte présenter son projet le 22 janvier en Conseil des ministres pour un débat prévu fin février devant le Parlement.
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« La loi prévoira une règle d’or pour que la valeur des points acquis ne puisse pas baisser », a annoncé le Premier ministre le 11 décembre. Ceci laisse entendre que la valeur de service attribuée au point, à savoir ce qu’il rapporte (il est pour l’instant question de 0,55 euro) serait garantie entre le début et la fin de la vie active, explique Michel Beaugas, secrétaire confédéral chargé des retraites. Mais le piège, ajoute-t-il, est que rien n’est précisé sur la valeur d’achat du point adossée à la cotisation. Or si cette valeur augmente, le nombre de points acquis diminue et la pension baisse.
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La loi prévoira « une indexation [de la valeur de service du point, NDLR] progressive non pas sur les prix, comme aujourd’hui, mais sur les salaires, qui dans notre pays augmentent plus vite que l’inflation », a également annoncé le Premier ministre. Une promesse dont les limites sont fixées par la politique de modération salariale, qui se traduit déjà depuis plusieurs années par le gel du point d’indice dans la fonction publique et l’absence de coup de pouce au Smic.
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La seule solution pour préserver l’équilibre financier du système est de « travailler progressivement un peu plus longtemps », a réaffirmé le Premier ministre le 11 décembre. Or l’équilibre financier du régime est en réalité compromis par la modération salariale qui pèse sur le niveau des cotisations et les exonérations de cotisations accordées aux employeurs. Le gouvernement maintiendrait l’âge légal de départ en retraite à 62 ans tout en instaurant un âge d’équilibre à 64 ans (dans un premier temps) en deçà duquel le retraité subirait un malus - à vie - sur sa pension. Mais de toutes les façons, même sans cet âge pivot, le système conduit à partir plus tard à la retraite car le nombre de points acquis ne sera pas suffisant à 62 ans pour avoir une pension correcte, en particulier pour les bas salaires, les carrières hachées du fait du chômage, ou essentiellement travaillées sous contrat à temps partiel.
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« Une révolution sociale qui restera comme une conquête. » Le Premier ministre n’a pas lésiné sur les mots pour vanter sa promesse : « Une retraite à 1 000 euros minimum pour ceux qui tout au long de leur vie ont cotisé et ont gagné le Smic. » En France, un individu est considéré comme pauvre quand ses revenus mensuels sont inférieurs à 1 041 euros par mois ou à 867 euros, selon que l’on utilise le seuil de 60 % ou de 50 % du niveau de vie médian…
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« Le temps du système universel est venu, celui des régimes spéciaux s’achève », a insisté le Premier ministre. Mais le système actuel a déjà un caractère universel puisque le régime général soutient des régimes déficitaires, comme celui des agriculteurs. En réalité c’est l’instauration d’un régime unique, par points, encadré par les lois de finances, qui exige de supprimer ces régimes, souvent acquis de haute lutte, ne concernant qu’environ 300 000 salariés.