Force Ouvrière assortit son appel à la poursuite de la mobilisation et à la journée d’actions du 20 février d’une adresse aux parlementaires. Ainsi, le 4 février, déplorant le manque de considération accordée par le gouvernement à un véritable dialogue social
, la confédération a écrit aux élus leur demandant de ne pas approuver ces projets et, par voie de conséquence, de demander au gouvernement d’y renoncer
. Pour l’instant celui-ci s’entête, et ce, malgré les critiques, sévères et argumentées, qui pleuvent de toute part sur son projet de réforme des retraites. Par ailleurs et alors que le gouvernement propose que la part de PIB consacrée aux retraites diminue, paradoxalement le coût de la réforme pèserait quelques dizaines de milliards d’euros sur les comptes publics. Le Conseil d’État, quant à lui, n’a pas ménagé ses remontrances vis-à-vis du projet sur les retraites et le pavé de mille pages constituant l’étude d’impact. Le projet (assorti d’ordonnances) se distingue par ses imprécisions et autres lacunes quant au financement, estime le Conseil.
Ouvrir une négociation sur d’autres bases
Incongruité encore, le gouvernement parie que les participants (syndicats, patronat) à la conférence sur le financement des retraites, lancée fin janvier, mettront au point d’ici avril les outils coercitifs – notamment le recul de l’âge de départ en retraite – permettant de réaliser quelque 12 milliards d’économie sur les régimes de retraite d’ici à 2027...
Pour le secrétaire général de la confédération, Yves Veyrier, la conférence a tout pour faire naufrage
. Autre signe que ce projet n’est décidément pas le bienvenu, si les deux textes du projet (texte organique et ordinaire) seront en discussion à l’Assemblée selon la procédure accélérée à partir du 17 février, déjà l’examen des quelque 22 000 amendements en commission spéciale sur les retraites augure de l’âpreté des prochains débats. Et si la commission ne finalise pas à temps l’examen des amendements, ces débats auraient pour base le texte initial présenté par le gouvernement.
Alors que ce dernier assure qu’il n’usera pas, pour l’instant, de la procédure 49-3 pour faire passer son projet, pour FO, le gouvernement doit surtout abandonner ce projet de réforme. Dans la lettre adressée aux parlementaires, le secrétaire général de la confédération rappelle le bien-fondé
qu’il y aurait à ouvrir une négociation
, et dans le cadre du système actuel des retraites.