Risque : un mot à prendre avec précaution

Le mot par Michel Pourcelot

L’Homme a toujours cherché à se préserver du risque. D’où les assurances mais aussi le capitalisme découlant de la mutualisation des risques entreprise par des armateurs italiens au Moyen Age. Le mot même de risque vient d’ailleurs de l’italien signifiant écueil, l’espagnol risco conservant même le sens de rocher escarpé. Comme en escalade, on s’assure contre le risque, pour se garantir une certaine sécurité. Pourtant certains, assurés quant à eux de chuter sur un matelas sans risquer leur peau, dénoncent l’aversion au risque des Français. Ils sont pourtant les premiers à dénoncer l’insécurité juridique, un risque qu’ils ont en aversion. Ils sont aussi de ceux qui cherchent à mettre la main sur les risques de la Sécurité (sociale).

Sinistres et bénéfices

Même les moins sinistres s’assombrissent face aux primes d’assurance tandis que l’industrie pharmaceutique et l’économie de la santé, quant à elles, évaluent savamment le rapport bénéfice-risque et parfois le bénéfice du risque que l’ont faire prendre aux autres, car le risque est devenu aussi affaire de répartition. L’engrangement de bénéfices par les uns peuvent se faire au détriment des autres comme le révèlent souvent des catastrophes « naturelles » ou industrielles. Bref, le risque est un mot à utiliser avec précaution. Par principe.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante