A près un été de bouleversements politiques et sociaux, entre démission du Premier ministre Boris Johnson, grèves tentaculaires et mort de la reine Elizabeth II, le Royaume-Uni est toujours en plein tumulte économique et social. Le 23 septembre, la nouvelle Première ministre, Liz Truss, a annoncé un plan fait de baisses massives d’impôts et de taxes. Les mesures, dont le financement n’a pas été chiffré par le gouvernement mais qui est estimé entre 100 et 200 milliards de livres par des économistes, ont provoqué un brutal affolement des marchés et fait plonger la livre sterling. Jusqu’à affoler aussi le Fonds monétaire international qui, attitude exceptionnelle, a averti le Royaume-Uni, lui demandant de revoir sa copie.
Action en justice des syndicats
L’institution a notamment estimé que le plan risquait d’accroître les inégalités
, déjà fortes dans le pays. Pour beaucoup d’observateurs, certaines mesures annoncées bénéficieraient essentiellement aux plus riches : suppression de la hausse des contributions sociales, baisse de la taxe sur les transactions immobilières, suspension de certains prélèvements écologiques. Les critiques concernent aussi la mesure de soutien aux ménages face à la flambée des prix de l’énergie.
Le gel annoncé des tarifs pour les dépenses énergétiques, à 2 500 livres par an pour un foyer moyen, soit un geste d’environ 1 000 livres (1 139 euros), profiterait aux gros consommateurs d’énergie, donc aux plus aisés.
Parallèlement à ces annonces, les grèves reprennent de plus belle. Ainsi, un train sur cinq circulait le 8 octobre. Or, le gouvernement cherche à limiter le droit de grève. Ainsi, une grève ne pourrait être déclarée que si des négociations préalables ont véritablement échoué
. Le gouvernement avait aussi déjà prévu une loi, sans consulter les syndicats constate le TUC (Trades Union Congress), permettant le recours aux intérimaires pour remplacer les salariés grévistes. Sans surprise, cela a suscité la colère des organisations syndicales, qui ont intenté une action en justice.