Salaires dans l’Energie : FO appelle à une journée de « mobilisation forte » lors de la prochaine CPPNI

InFO militante par Elie Hiesse, L’inFO militante

© F. BLANC

Face aux propositions patronales « nettement insuffisantes » mises sur la table le 22 septembre, la fédération FO Energie et Mines appelle, dans le cadre de l’interfédérale, les 135 800 agents des industries électriques et gazières à une journée de « mobilisation forte » début octobre, à l’occasion de la prochaine Commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation (CPPNI). La colère est telle en entreprise que des mouvements ont déjà été annoncés.

A ce jour, la date de la troisième séance de négociations salariales sur les mesures 2022-2023 dans la branche des industries électriques et gazières (IEG) n’est pas confirmée (les 5 et 6 octobre sont en balance). Mais la fédération FO Energie et Mines, dans le cadre de l’interfédérale unissant les organisations du secteur, appelle déjà les 135 800 agents à une journée de mobilisation forte à l’occasion de cette CPPNI de début octobre. Le calendrier est serré pour bâtir le rapport de force, l’ultime (et quatrième) séance de négociations étant programmée le 13 octobre. Or les employeurs restent dans un complet déni des conséquences de l’inflation sur le pouvoir d’achat des agents. S’ils ont amélioré leurs propositions, ces dernières restent très en deçà des attentes, dénonce Alain André, secrétaire général de FO Energie et Mines, qui exige une véritable revalorisation du SNB (salaire national de base).

Alors que, selon l’Insee, l’inflation pourrait atteindre 6,5% en décembre sur un an et devrait rester élevée les mois suivants, les organisations patronales ont proposé le 22 septembre, lors de la deuxième séance, une hausse du SNB portée à… 1,5%. En réaction, des mouvements en entreprise ont très vite été annoncés. Chez EDF SA, par exemple, le syndicat FO, dans le cadre d’une intersyndicale avec trois autres organisations, a appelé les salariés à se mettre en grève à partir du 28 septembre, pour dire stop à la mascarade et aux propositions inacceptables des organisations patronales. En complément de se pointer en grève, chacune, chacun dans son métier peut agir en menant des actions (en lien avec les représentants du personnel) qui pèseront sur l’entreprise et ses finances, dans le respect des biens et des personnes, appuie l’intersyndicale dans un courrier aux salariés.

Des propositions nettement insuffisantes et en plus conditionnées

Il faut dire que les mesures salariales de branche 2021-2022 ont déjà largement déçu. Si, au printemps dernier, FO Energie et Mines et l’interfédérale ont obtenu leur réouverture, leur revendication d’une revalorisation du SNB d’au moins 5%, soutenue par plusieurs mobilisations de salariés, n’a pas été entendue. Avant l’été, les organisations patronales ont fini par prendre une décision unilatérale d’augmentation du SNB de 1%, de surcroît en différant l’entrée en application de la mesure au 1er octobre. Cette augmentation a été présentée comme un complément à la hausse de 0,3% du SNB accordée au 1er janvier 2022, déjà par décision unilatérale des employeurs. Pour FO, le compte n’y était pas.

Aujourd’hui, les propositions patronales sont toujours jugées nettement insuffisantes. Seule une augmentation très significative du SNB, mesure pérenne concernant tous les personnels, peut pallier la perte de pouvoir d’achat à laquelle ils font face, souligne le militant FO, qui alerte sur la stratégie d’affichage du patronat.

Celui-ci amalgame différentes mesures, pour signifier que son effort financier est conséquent. Ainsi, le 22 septembre, les organisations patronales ont aussi mis sur la table une hausse de 0,6% de la masse salariale en 2023 sous l’effet GVT (Glissement, vieillesse, technicité). Elles ont aussi proposé un taux d’avancements individuels au choix (AIC) de 0,9% et une mesure de grille salariale (à préciser) qui entraînerait un gain annuel d’a minima 800 euros bruts par salarié. Enfin, elles se sont dites prêtes à revenir sur leur décision d’avant l’été, et à appliquer au 1er juillet l’augmentation de 1% du SNB, initialement prévue le 1er octobre. Mais si, et seulement si, un accord sur les mesures 2022-2023 est conclu sur la base de leurs propositions actuelles.

Elie Hiesse Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

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