Salaires des cheminots : pour FO, la rentrée sociale risque d’être tendue

Les articles de L’InFO militante par Valérie Forgeront, L’inFO militante

Laurent GRANDGUILLOT/REA

C’est clairement insuffisant, estime FO-Cheminots concernant les propositions salariales faites par la SNCF le 6 juillet. Elles ne compensent même pas la perte de pouvoir d’achat des agents.

Les cheminots étaient en grève le 6 juillet, date de départs en vacances..., ce qui a fait réagir la direction de la SNCF, organisant une table ronde sur les salaires, dossier qui est au cœur de la revendication des personnels de la SNCF (145 000 agents dont 20 % de contractuels). Bilan de la rencontre ? L’entreprise tente de contenir la revendication et le mécontentement, résume Philippe Herbeck, secrétaire général de FO-Cheminots. La direction a ainsi proposé une augmentation générale des traitements de 1,4 % et une augmentation forfaitaire identique pour tous de 400 euros brut annuels, forfait qui correspond à à peine 25 euros net mensuels. Les deux mesures cumulées conduisent à une augmentation générale comprise entre 2,2 % et 3,7 % selon la position de l’agent, la somme forfaitaire représentant un plus gros pourcentage pour les salaires, indique FO-Cheminots. Considérant le salaire médian dans l’entreprise, les propositions équivalent à une hausse générale moyenne des salaires de 3,1 %. Par ailleurs, la direction saupoudre quelques augmentations à la marge sur les EVS, les éléments variables de solde (prime repas, allocations de déplacement...)

Jusqu’à 20 % de perte de pouvoir d’achat en vingt ans

Si la direction prévoit une réunion en fin d’année sur des axes tels que l’amélioration de la prime de travail, explique Philippe Herbeck, ses propositions ne satisfont pas. Et quand bien même y aurait-il dans cette revoyure une possibilité de nouvelle hausse générale des salaires, de l’ordre de 0,2 % à 0,4 %... L’inflation risque d’atteindre les 7 % au même moment. Philippe Herbeck rappelle le gel absolu des salaires depuis huit ans à la SNCF et la perte de pouvoir d’achat de 6,1 %. Sur vingt ans, nous estimons la perte à 12 % ou 13 %, voire 20 % Et de noter aussi qu’à l’instar du discours tenu dans la fonction publique, la direction de la SNCF tente de faire passer le GVT pour un apport salarial, le GVT est un élément du traitement mesurant la progression dans la carrière des personnels sous statut. La rentrée sociale risque d’être tendue, souligne le secrétaire général de la fédération, appelant à construire une mobilisation pour obtenir un réel rapport de force.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération