Salaires : leur hausse est une urgence

InFO militante par Valérie Forgeront, L’inFO militante

FO n’a de cesse de faire aboutir la revendication de hausse des salaires, et ce d’autant plus depuis ces dix derniers mois d’inflation galopante, sur fond de sortie de crise Covid et de guerre en Ukraine. Une hausse massive des salaires procède de  l’urgence absolue, a insisté le nouveau secrétaire général de la confédération lors de sa rencontre avec le président de la République, le 10 juin à l’Élysée. Et Frédéric Souillot renvoie à une réalité qui concerne tout un chacun :  C’est tous les jours avec le salaire qu’on remplit le frigo ! FO demande notamment un coup de pouce massif au Smic avec un relèvement de 200 euros, pour atteindre les 1 500 euros net, ce qui participerait aussi à doper les négociations sur les salaires dans les branches. Des négociations sont d’ailleurs à ouvrir au plus vite dans celles  dont les minima sont en dessous du Smic, appuie la confédération, appelant aussi à mettre réellement en application les dispositions du Code du travail qui prévoient la suspension des allégements de cotisations sociales dans les entreprises qui n’ouvrent pas de négociation. Ces exonérations de cotisations induisent chaque année un manque à gagner de plusieurs dizaines de milliards d’euros pour les comptes publics, dont les comptes sociaux...

Branches : renégocier des accords

Selon la Banque de France, les hausses salariales négociées en 2022 dans les branches se situent, en moyenne, entre 2,5 % et 3,5 % (face à une inflation, en mai, de 5,2 % sur un an). Elle note aussi que  le premier niveau de la grille de près des trois quarts des branches (en termes d’effectifs) se situe à nouveau en dessous du Smic, y compris pour les branches ayant signé un accord récemment. De l’eau apportée au moulin de FO en somme, tandis que par leurs indicateurs, les statistiques économiques montrent aussi la difficulté croissante des travailleurs à faire face aux dépenses. Ainsi, la consommation des ménages (moteur de la croissance) a baissé en mars et en avril (respectivement de 1,4 % puis de 0,4 %), indique l’Insee. Le recul du pouvoir d’achat serait de 0,8% en moyenne sur l’année 2022, soit du jamais vu depuis 2013, indique de son côté l’OFCE. En mai, l’Insee évaluait le recul à 1,5 % au premier trimestre et à 0,5 % au moins au deuxième trimestre. Autant de preuves de cette urgence à augmenter les salaires, dans le privé mais aussi dans le public avec une hausse de la valeur du point d’indice, gelé depuis cinq ans. Sans parler de la nécessité d’une hausse massive des minima sociaux ou encore des pensions de retraite. Pour ces dernières, la revalorisation annoncée, + 4 % au 1er juillet prochain, est en deçà de l’inflation, s’indigne l’UCR-FO.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération