Salaires : même les tensions de recrutement n’influent pas leur hausse

InFO militante par Valérie Forgeront, L’inFO militante

Que n’a-t-on pas entendu de la part du patronat concernant sa difficulté à recruter depuis la sortie de la crise Covid ! En novembre, le rapport de Philippe Dole, inspecteur général des affaires sociales honoraire, listait les raisons de la tension sur le recrutement : postes mal rémunérés, trop pénibles, à risques, horaires trop contraignants, contrats précaires... Autant de paramètres qui renvoient bien sûr à la question de l’attractivité des emplois, ce qui comprend celle des salaires. Problématique que l’on retrouve au cœur de l’étude de la Dares publiée en février et questionnant l’effet de l’inflation sur la progression des salaires.

Un resserrement de la distribution des salaires

L’étude constate que les salaires de base progressent moins vite que l’inflation et le Smic, lequel a été revalorisé automatiquement six fois depuis le quatrième trimestre 2021. Sans hausses massives, le salaire mensuel de base (SMB), en termes réels, recule sur la période (troisièmes trimestres 2021 et 2022), résume la Dares, évoquant un resserrementune compression de la distribution des salaires. Et alors que les tensions de recrutement pourraient contribuer aux hausses de salaires dans les métiers ou les secteurs les plus touchésen pratique, en France, il ne semble pourtant pas que les tensions jouent un rôle majeur dans la détermination des salaires sur les derniers mois. On comprend que les employeurs font comme si de rien n’était plutôt que d’accepter de hausser massivement les salaires, d’autant plus face à la forte inflation. Augmentation que demande FO.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

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