Jusqu’à présent, ils avaient fait le dos rond, par peur de perdre leur emploi. Mais dans le contexte actuel de forte inflation, et alors que l’activité aérienne repart, les personnels navigants commerciaux (PNC) des compagnies low cost Ryanair, Volotea et Vueling ont décidé de se faire entendre et de suivre les préavis de grève déposés par le SNPNC-FO, ultra-majoritaire.
Dans ces entreprises qui proposent des tarifs extrêmement bas, les rémunérations et les conditions de travail sont souvent déplorables : salaires frôlant le Smic, heures supplémentaires non payées, attribution de congés payés sous les minima légaux, temps de repos réduits... Chez Ryanair, c’est même au personnel d’acheter son uniforme.
Ne pas laisser les compagnies s’affranchir du Code du travail
Chez Vueling, le préavis de grève a suffi pour lancer des négociations. Les salariés ont obtenu une augmentation générale de 150 euros brut dès un an d’ancienneté. Chez Ryanair en revanche, les discussions patinent. La colère des salariés a éclaté en mars, lorsque deux hôtesses ont été mises à pied et menacées de licenciement pour avoir bu une canette de soda en vol sans l’avoir préalablement payée. Car jusqu’à présent, la direction refuse d’offrir eau et nourriture à bord pour les équipages.
À la suite d’un préavis de grève de FO, ces sanctions ont été levées. Mais d’autres revendications ont émergé et le personnel navigant a fait grève le 9 avril, une première. La direction a fait des propositions salariales, mais ce qu’elle donne d’un côté, elle le récupère d’un autre
, dénonce Stéphane Salmon, secrétaire général adjoint du SNPNC-FO, qui n’exclut pas une nouvelle grève.
Chez Volotea aussi le bras de fer se durcit. Les PNC et les pilotes ont cessé le travail le week-end de Pâques. Face au silence de la direction, le préavis du SNPNC-FO a été prolongé jusqu’à fin mai. La bataille se déroule aussi au tribunal. Le syndicat attaque doublement la compagnie, pour non-respect du temps de travail et contournement du droit de grève.
À nouveau, le SNPNC-FO et la fédération FEETS-FO en appellent aux autorités pour ne pas laisser les compagnies s’affranchir du Code du travail.