Salon du livre : les bibliothécaires invités à se mobiliser contre les mesures d’austérité

Emploi et Salaires par Clarisse Josselin

Bertrand Vincent du Syndicat FO Ville de Paris et Damien Durin du Syndicat FO Ville de Grenoble le 24 mars 2017 devant le salon du livre à Paris. Photos : F. Blanc (CC-BY-NC 2.0).

Les agents grenoblois en lutte depuis dix mois appellent les professionnels de la lecture publique à se rassembler le 24 mars devant le Salon du livre de Paris pour défendre leur métier, mis à mal par une logique comptable.

Tous les bibliothécaires et agents des collectivités territoriales qui refusent d’être les sacrifiés d’une logique purement comptable sont invités à se rassembler le 24 mars à 10 heures devant le Salon du livre de Paris. Cette mobilisation est à l’initiative des bibliothécaires de la Ville de Grenoble, soutenus par une intersyndicale FO-CGT-SUD-CNT et les habitants.

Depuis juin 2016, ces derniers se battent contre la fermeture de trois établissements situés dans des quartiers populaires, et la suppression de treize postes. Ces mesures interviennent dans le cadre d’un plan d’austérité qui supprime cent-cinquante postes en deux ans et impacte tous les services, au prétexte d’une baisse de dotations de l’État, dénonce Cherif Boutafa, secrétaire général du syndicat FO de la municipalité. Et le maire reste inflexible, il n’y a aucun dialogue.

Une délégation se rendra au ministère de la Fonction publique

L’intersyndicale appelle tous les agents de la ville et du centre communal d’action sociale à faire grève les 24 et 25 mars contre ce plan de sauvegarde des services publics. Pour porter leur combat au niveau national, les bibliothécaires vont envoyer une délégation au Salon du livre, où une conférence de presse sera aussi organisée en fin de matinée. Ces porte-paroles se rendront également au ministère de la Fonction publique.

Conférence de presse intersyndicale des bibliothécaires au salon du livre le 24 mars 2017 à Paris.

L’acte de lire ne se décrète pas, susciter le désir de lecture est un travail de longue haleine, prévient l’intersyndicale dans un communiqué. Priver les populations des quartiers populaires et prioritaires d’équipements de proximité, c’est renforcer l’éloignement du livre et de la culture, c’est amplifier davantage la relégation d’une partie des citoyens. Ils rappellent que le numérique ne remplacera jamais ces lieux de vie que sont les bibliothèques.

Les bibliothécaires affichent leur solidarité avec leurs collègues d’autres collectivités aux prises avec des difficultés similaires, comme à Clamart, Aubagne, Chambéry ou Caen. Dans leur mobilisation, ils ont déjà reçu le soutien du syndicat FO de la Ville de Paris. Dans les bibliothèques de la capitale, les grèves à l’appel d’une intersyndicale FO-CGT-SUPAP- UCP-UNSA se succèdent depuis plusieurs mois pour dénoncer les conditions d’ouverture dominicale et l’introduction de personnels précaires.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante