Sans argent, FO doute de la réduction des inégalités outre-mer

Economie par Clarisse Josselin

Ericka Bareigts, nouvelle ministre des Outre-mer depuis le 31 août 2016, a défendu le projet de loi de programmation sur l’égalité réelle outre-mer. © HAMILTON / REA

Niveau de vie Les députés ont achevé le 5 octobre l’examen initial du projet de loi sur l’égalité réelle outre-mer, visant à réduire les écarts de développement entre ces territoires et l’Hexagone. Ces propositions n’étant accompagnées d’aucune solution financière, FO craint des vœux pieux.

Soixante-dix ans après la loi de départementalisation outre-mer, l’existence d’une France à deux vitesses perdure. Dans les onze territoires ultramarins, la richesse par habitant demeure de 30 % à 73 % inférieure à celle de l’Hexagone, se nourrir coûte jusqu’à deux fois plus cher et le taux de chômage explose.

Le projet de loi de programmation relatif à l’égalité réelle outre-mer, dont l’examen en première lecture à l’Assemblée nationale s’est achevé le 5 octobre, vise à réduire ces écarts. À l’issue des débats, le texte compte dix articles. La principale mesure consiste, pour chaque collectivité ultramarine, à élaborer avec l’État un « plan de convergence » fixant un objectif de rattrapage sur une durée de dix à vingt ans, en fonction des réalités locales.

Renforcer les services publics

« Le gouvernement affiche des objectifs louables, mais sans moyens financiers pour les atteindre », déplore Éric Bellemare, secrétaire général de l’UD FO de Martinique. C’est notamment en raison du « manque d’éclairages sur les moyens financiers » que le groupe FO au CESE, saisi pour avis sur l’avant-projet de loi, s’était abstenu en juillet dernier. Il avait appelé en urgence à « la redéfinition de la politique et du soutien économique des Outre-mer », et au renforcement des services publics. Il dénonçait la réduction des aides à la continuité territoriale, une priorité pour FO, alors que de nouvelles exonérations de cotisations sociales étaient octroyées aux employeurs.

Le vote solennel du texte était prévu le 11 octobre. 

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante